Oui oui, les passagers ont bien embarqué
La fascination
Les vols du jour à Genève aéroport
La première photo du voyage... même pas besoin de sourire
Santé !
Un grand sourire étire mes lèvres lorsque je couche ses premiers mots sur le papier. Il y a comme une sensation de liberté. Cela fait maintenant une année que le Covid-19 s’est transformé en pandémie d’ampleur mondial. Nous avons eu droit à un festival de contradictions, de multiples hésitations et surtout, des décisions politiques plus que douteuses. Étant diplômée depuis dix mois, j’ai eu de la peine à accepter que je dusse renoncer à tout ce qui me tenait à cœur. Je pense principalement aux voyages. Nous avons tout de même eu de la chance de pouvoir partir en Lettonie quelques jours l’année passée. Les choses se sont encore plus compliquées lors de l’arrivée de la seconde vague.
A cet instant, où l’encre de mon stylo s’écoule à bord de l’A320, j’ai encore de la peine à réaliser ce que nous nous apprêtons à vivre. Fouler les terres du Costa Rica a toujours été un rêve pour moi. Le hasard a, pour une fois, bien fait les choses. En effet, il s’avère que c’est l’un des pays les plus ouverts aux touristes dans le monde. Aujourd’hui, le choix de la destination des vacances se fait en grande partie en fonction des restrictions d’entrée. Dans notre cas, nous avons eu besoin de contracter une assurance spéciale Covid-19 à 150€ pour deux personnes et de remplir un formulaire détaillé qui génère un QR code en guise de passe-droit afin de pouvoir pénétrer sur le territoire. Pas de test PCR, celui-ci sera réservé pour le retour.
C’est la première fois que je prends des billets d’avion juste dix jours avant le départ. Difficile de se projeter et d’anticiper alors que des nouvelles mesures poussent, telles de la mauvaise herbe, chaque semaine. Cela rajoute une bonne dose d’aventure. Il y a deux jours, je n’avais réservé que la première nuit, tandis que j’ai acheté un livre sur le pays il y a trois jours. C’est un gros challenge et une bonne pincée de lâcher-prise pour moi qui aime tant planifier et organiser. A savoir qu’à l’heure de monter dans le premier avion, seule la première semaine est planifiée. Une grande première également. D’habitude tout est réservé des semaines voir des mois à l’avance.
Les préparatifs ont été dures et laborieuses hier soir, et se sont poursuivis jusqu’à tard dans la nuit. Certains diront plutôt tôt le matin. Aurélien et moi venons d’emménager ensemble il y a une semaine. Pour préparer les sacs à dos, encore faut-il avoir tout sorti des cartons... En résumé : sac à dos = check / cartons = check / rangement de l’appartement = loading 78% / efficacité = effica quoi ?
Mon adorable collègue Melinda, s’est proposée pour nous déposer à l’aéroport ce matin. Elle est aussi en charge de la garde de monsieur Nesquick mon lapin. A 9h30, nous arrivons à l’aéroport. J’ai l’impression de rentrer à la maison après une longue absence. L’endroit est désert, ou presque. Ce qui me marque instantanément, c’est le tableau des départs. En effet, en deux écrans, ils résument les vols du jour. Ces derniers sont vraiment peu nombreux. Nous prenons le temps de faire un petit déjeuner avant de passer la sécurité. Cette dernière se traverse sans problème majeur, mise à part qu’ils contrôlent mon sac séparément des autres voyageurs... comme d’habitude j’ai envie de dire. Le temps de changer de l’argent, d’’acheter une eau hors de prix, et nous embarquons pour le premier vol.
Nous sommes installés à la dernière rangée, comme des mauvais élèves au fond d’une classe. L’avion est relativement plein sans pour autant être complet. Nous décollons à 11h30, et je savoure la sensation du géant métallique qui quitte le tarmac. Niveau hublot, jusqu’à aujourd’hui, j’avais plutôt côtoyé celui de ma machine à laver. Du coup, j’apprécie particulièrement le vol, ainsi que la vue. A peine le temps de profiter que nous atterrissons déjà sur les terres espagnoles. Madrid est un aéroport que j’aime beaucoup. Il est grand, architecturalement plaisant et il y a pleins de boutiques et restaurants.
Dès que mon téléphone quitte le mode avion, j’ai deux surprises. Le premier SMS provient de la compagnie qui nous demande de nous rendre « as soon as possible » au guichet d’information au secteur S. Étrange...
Le deuxième message vient de ma carte de crédit. Je reçois un SMS de ma banque dès qu’elle est utilisée pour un montant supérieur à 40.-. Jusqu’à là, tout va bien. Sauf que le montant de 260 dollars, provient de « sommet conscience ». Dollars ? Sommet conscience ? Houston, we have a problem ! Comme si j’avais besoin de gérer cela maintenant.
Première étape : vider ma vessie qui menace d’exploser. Il y a quand même des priorités. Quinze minutes. C’est le temps que je mets à joindre ma banque. Quinze longues minutes de patience. Entre deux, nous tombons sur un panneau indiquant que le secteur S se trouve à vingt-trois minutes. Merde, il y a trop à gérer d’un coup. Le stress monte en moi comme une théière en ébullition. Stop technique le temps de finir correctement avec la banque. En gros, ils vont me rembourser les 260 dollars qui viennent d’une université américaine de type secte. Le problème, c’est qu’il me recommande de bloquer ma carte. Impossible. Je me trouve aux prémices d’un voyage de deux semaines à l’autre bout du monde. Ça ne pouvait pas plus mal tomber. Je décide, dans un premier temps, de ne pas la bloquer en espérant naïvement que ce fut l’unique utilisation. J’avoue ne pas savoir comment cela a pu arriver, car je suis plutôt prudente sur l’utilisation des sites internets. Bref, quand les vacances commencent de cette manière alors que je ne suis même pas encore sur place, cela promet pour la suite. Estelle, spécialiste des histoires improbables, à votre service.
Bref, une fois cela géré, nous poursuivons notre route avec un espèce de métro interne à l’aéroport. Nous gagnons le guichet d’information dans un laps de temps raisonnable et inférieur aux vingt-trois minutes précédemment indiqués. Soulagement instantané, car tout va bien avec notre vol. Ils ont simplement besoin de contrôler les papiers demandés par le Costa Rica afin d’embarquer plus rapidement. L’organisation est très bien faite. Il nous reste une heure et demi avant l’heure fatidique. Je peux enfin respirer normalement et je laisse mon ventre exprimer sa faim. Nous mangeons un délicieux sandwich au jambon cru, accompagné d’une grande bière qui finit d’apaiser mes nerfs.
15h15, c’est le moment de monter à bord de l’A330. Ce dernier est tout juste rempli à moitié, c’est impressionnant ! Hier, au moment du check-in des billets, j’ai décidé de payer un supplément pour avoir des places dans le « secteur » le plus vide de l’appareil. Et cela marche. Personne sur les sièges jouxtant les nôtres. Devant : personne. Derrière : deux personnes sur la rangée. Pas d’enfant. La grande classe. Cette fois, je m’endors avant même que l’engin quitte le sol.
Une turbulence finit par me tirer des bras de Morphée. Je n’ai pas le temps de me laisser sombrer à nouveau, car le repas arrive. Cela fait tout juste une heure que nous avons décollé. Il est 17h00. Aurélien me jette un regard interloqué. Je hausse les épaules. Pasta or meatball ? Ça sera meatball. Je regarde le repas, légèrement nauséeuse, comme quelqu’un qui vient de se réveiller et qui découvre des meatball à l’heure de l’apéro. Nous demandons du vin avec notre repas. La couverture encore sur les genoux, je marmonne « Bienvenue à l’EMS, papi », ce qui fait sourire Aurélien. Je finis par me forcer et j’avoue que c’est plutôt bon.
Le vol dure au total onze heures. Le temps de dormir un peu, regarder un film, redormir un peu, manger, faire un tour aux toilettes et lire encore et encore. Une mère dépassée secoue sa gamine en transe au milieu des sièges. Un mec fait abstraction total du port du masque, utilise trois sièges à lui tout seul et quatre couvertures. Voilà les deux spécimens qui ont retenu mon attention. Dehors, l’obscurité engloutit le jour. Seule une fine bande de lumière orangée résiste à l’horizon face aux ténèbres. Je ressens une petite boule d’angoisse qui se diffuse dans mon esprit. Un classique lorsque je pars loin.
Il est un peu plus de 19h00 lorsque l’engin se pose sur le sol du Costa Rica. En Suisse, il y a huit heures de plus. Passage obligatoire à l’immigration qui vérifie le passeport et le QR Code. Examen réussi —> bienvenue au Costa Rica. Je déchante rapidement, lorsque je reçois un message de Salt me disant que mes données de Roaming ont atteint le plafond. Pardon ? Merde. Ayant des données quasi illimités en Europe, j’ai laissés la case « données à l’étranger » cochée, d’autant plus que je les ai utilisé lors de l’escale à Madrid. J’ai dû quitté le mode avion juste avant l’immigration et j’ai reçu ledit SMS devant le tapis des bagages. Le temps s’est écoulé d’environ 10-15 minutes où je n’ai même pas ouvert une seule application. Ce n’était donc que des données de fond.. Cette grosse boulette va me coûter 500.-. Je suis profondément choquée de ce montant exorbitant en si peu de temps. Bref, je peux m’en prendre qu’à moi-même et ça devrait me servir de leçon. C’est un oubli qui fait mal et qui plombe légèrement le début des vacances. Nous récupérons nos sacs à dos après de longues minutes d’attente. Dehors, l’air est humide avec une légère brise. La lune, presque pleine, trône fièrement au milieu du ciel dégagé.
Pour la première nuit, nous avons un hôtel juste derrière l’aéroport. L’accès a pied est très merdique donc nous prenons un taxi pour 2’500 Colóns. Cela représente environ 5.-. L’hôtel est un Hampton, une sous marque d’Hilton. Nous prenons nos quartiers rapidement. Le choix de cet hôtel n’est pas dû au hasard. En effet, il s’avère être juste en face d’une location de voiture. Et pour la première fois, je vais louer un véhicule à l’étranger ! J’ai effectué les premières démarches sur internet, il n’y a plus qu’à aller chercher notre précieuse. Il y a une tonne et demi de paperasse à faire. Avec ça, nous avons une assurance complète qui couvre tous les dégâts sans franchise. En tout, nous payons 750.- pour deux semaines. Pendant ce temps, le vendeur nous parle d’une musique populaire en Suisse. Nous mettons bien cinq minutes à comprendre qu’il parle de Yodel. Heureusement, Aurélien s’abstient de faire une démonstration.
Nous ramenons notre bolide devant l’hôtel, prêt à partir. Il est temps maintenant de savourer une bière locale accompagnée de nachos. Ça sera tout pour aujourd’hui, car nous nous couchons avant minuit, exténués, dans l’immense lit qui est bien plus large que je suis longue.
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La première photo du voyage... même pas besoin de sourire
Santé !
Mes yeux s’ouvrent dans la pénombre de la chambre. Un rayon de lumière filtre sous la seule fenêtre de la pièce. Il me faut plusieurs secondes pour me souvenir où je me trouve. Je sursaute et prends mon téléphone, pensant que nous sommes restés endormis.
Il est 6h15 et Aurélien dort encore profondément. En Suisse, il est 14h15. J’ai dormi comme un bébé. Je pensais qu’avec les heures d’avion à être peu active et à dormir, j’aurais de la peine à trouver le sommeil, mais ce fut tout le contraire. J’ai bien récupéré et je me sens en pleine forme. Notre réveil de base est prévu pour 7h15. J’en profite pour corriger mon texte de la veille et réponds à mes messages. Je constate que dehors il fait jour comme si c’était le milieu d’après-midi. Ça fait bizarre sachant qu’il est tout juste 7h00.
Au passage, je constate que la banque m’a bloqué ma carte de crédit. Je les appelle et la nana me dit qu’elle ne peut pas la redébloquer, qu’il faut en commander une nouvelle. Super. En l’occurrence la veille, nous avons changé de l’argent local, ainsi que des dollars qui sont couramment utilisés ici. Aurélien a également sa carte de crédit et j’ai encore une carte prépayée. En conclusion, ça va le faire.
Nous descendons prendre le petit-déjeuner. L’hôtel est très organisée en terme de Covid-19. Pour les repas, c’est divisé en tranche où il faut s’inscrire. Sinon le porte du masque se fait partout. Hier à notre arrivée, nous avons dû prendre notre température sur un interface murale où j’ai dû me mettre sur la pointe des pieds pour y coller mon front.
Enfin bref, le petit-déjeuner est correct. J’engloutis trois tranches de pain avec plaisir, tandis qu’Aurélien tente quelque chose de plus américain avec du bacon et des œufs.
Nous lançons nos backpacks sur le dos et allons retrouver notre voiture. Juste avant cela, nous achetons deux bouteilles d’eau pour la route. La voiture est une Toyota Rush 4x4, élément indispensable pour circuler dans le pays. Elle est grise et nous lui avons donner le nom de Javier (prononcé Ravière). Je suis persuadée que c’est important de l’humaniser, car nous allons beaucoup la solliciter ces deux prochaines semaines. Javier est un nom espagnol qui provient d’une série que nous avons regardé récemment, Snowpiercer.
Nous prenons la route, ce qui nous projette directement au cœur de la vie costaricienne. Plusieurs choses nous marquent. Premièrement, il y a des panneaux Alto pour stop et Ceda el paso pour le céder le passage. En réalité, les alto sont aussi respectés que le couvre-feu français, c’est-à-dire pas du tout. La deuxième chose, c’est le nombre important de camion. Et ce n’est pas n’importe quel camion, ce sont des trucks ! Des vrais trucks américains, comme j’ai pu en voir lorsque j’avais été aux Etats-Unies. La troisième chose, ce sont les dos d’âne qui font, sans deconner, plutôt la taille de deux ânes l’un sur l’autre. Même en passant au pas, il faut s’accrocher, et prier pour ne pas perdre un bout de la voiture. (J’exagère à peine.)
Javier est pourvu d’une connexion Bluetooth afin que nous puissions brancher notre musique et de la climatisation. Autant dire que c’est le paradis. En termes de GPS, nous utilisons Maps.me. C’est une application \240que j’utilise depuis des années lors de mes voyages. Elle m’a sauvé à de nombreuses reprises grâce à sa localisation hors ligne sans faille. Il y a un véritable GPS avec la possibilité de choisir si nous sommes à pied ou en voiture. Nous pouvons également noter des points de picking, chose que j’ai faite pour les hôtels.
Nous prenons la direction du nord-est du pays, à 150km de route. L’objectif « La Pavona » où il y a un embarcadère pour les bateaux. Le ciel est bleu et dégagé lorsque nous partons. Cela change lorsque nous traversons un parc national. La jungle nous encercle et s’épaissit de chaque côté de la route. C’est impressionnant, et magnifique toutes ces nuances de vert. Une épaisse brume flotte à quelques mètres au dessus de nos têtes. Une fine pluie suit notre parcourt et s’arrête lorsque la forêt prend fin.
Au fil de notre route nous tombons sur un panneau Pejare. Nous nous regardons et je verbalise que je ne savais pas qu’il y avait des péages. Quelques mètres plus loin, nous nous y arrêtons et payons 250 colóns, ce qui correspond à envion 50 centimes suisse. Pas de quoi se ruiner jusque là.
Notre route avec Javier est semée de petites embûches. Il y a beaucoup de travaux et de voiture en panne. Nous perdons pas mal de temps. Lorsque nos ventres se manifestent, nous nous arrêtons acheter un apéro composé de produit très très locaux : des chips et une sauce aux oignons.
L’aventure commence quarante minutes avant notre arrivée. Nous suivons le GPS et c’est le début d’une route non goudronnée. Le trajet dure environ vingt minutes avant que les pneus du 4x4 retrouvent du béton. Pendant ce temps, notre vitesse moyenne est de quinze kilomètres heure. La folie ! Notre croisons beaucoup de vache, et si au début il y avait quelques petites habitations, elles disparaissent rapidement pour laisser la place à des kilomètres de champs. Javier fait un bruit étrange, d’autant plus quand il est secoué par les cailloux. Je pense qu’il faudra s’inquiéter lorsqu’il n’y aura plus de bruit... peut-être qu’alors nous aurons perdu une pièce.
Nous arrivons à 12h05 au parking de La Pavona. Nous payons 12’000 colóns (18.-) pour que Javier soit sous surveillance durant deux nuits et autant d’argent pour le bateau que nous allons prendre. Ce dernier est prévu pour 13h00. Cela nous laisse du temps pour boire une bière.
Ici la chaleur est étouffante et l’humidité écrasante. Rien à voir avec le climat que nous avons quitté ce matin. Nous embarquons finalement à 13h15 dans une petite barque à moteur. Il y a un autre couple présent, sinon trois locaux qui gèrent le bateau.
L’embarcation file à vive allure sur la rivière.. Dès le premier virage, nous apercevons une tortue sur la berge. Quelques mètres plus loin, le capitaine fait demi-tour pour passer plus proche d’un bébé caïman. Mes cheveux se soulèvent par le vent créé par la vitesse du bateau. C’est particulièrement agréable. La jungle est tout autour de nous. Epaisse, sauvage et mystérieuse. C’est d’une beauté à couper le souffle. Je vois bien qu’Aurélien est touché et particulièrement ému. Pour lui qui n’a jamais quitté l’Europe, ce sont des paysages qui ne s’oublient \240jamais. Notre chemin croise encore un lézard d’un vert saisissant, presque fluorescent. Il contraste agréablement avec la bande de sable volcanique.
Nous apercevons un débarcadère et je sens le bateau ralentir et s’orienter vers celui-ci. Je pense au début que nous sommes arrivés et je constate que l’endroit est un peu glauque. Rapidement, je me rends compte qu’il y a plusieurs agents de police. Nous venons de nous faire arrêter pour un contrôle alors que nous étions au milieu de la rivière, entourés de jungle. L’idée me paraît improbable. Finalement, ils vérifient uniquement les identités des locaux. Nous repartons au bout de dix minutes.
Le trajet aura duré finalement une heure. Tortuguero, nous voilà ! Le village est composé de 1800 habitants. Ces derniers vivent de pêche et d’écotourisme. L’endroit a une forte influence caribéennes et pour cause, nous sommes arrivés au bord de la mer des Caraïbes. Les maisons sont vives en couleur, du reggae se fait entendre dans les petites ruelles et quelques senteurs de cannabis viennent frétiller nos narines de temps à autre. Pour arriver jusqu’ici, il faut être motivé, car il n’y a aucune voiture. Le transport se fait par l’eau, ou étonnamment par les airs, car il y a un tout petit aéroport qui est relié à San José.
Nous gagnons notre logement pour les deux prochaines nuits : Tortuguero Adventures. La chambre est classique, sans fantaisie. Il y a heureusement une climatisation. En revanche, la vue est magnifique. Nous avons la chance d’avoir un balcon donnant sur la rivière... Le mec de l’hôtel nous dit qu’apparemment ce matin il y avait des dauphins. Ça paraît improbable ! Nous jetons un œil aux excursions et réservons celles qui nous paraissent chouette. Ici, difficile d’aller voir la nature sans faire appel à un guide.
En ce milieu d’après-midi, nous partons visiter les petites ruelles qui nous entourent. De la musique, des rires d’enfant, le chant des oiseaux et le bruit des vagues au loin, c’est un véritable plaisir. Nous atteignons la plage qui est bordé de végétation et de palmiers. Une fois, j’ai lu que les noix de coco, en tombant de l’arbre, tuaient chaque année de nombreuses personnes. Depuis j’y repense à chaque fois que je les vois ! La plage est composé d’un sable fin de couloir noir. Le volcan de Tortuguero veille sur nous à plusieurs dizaines de kilomètres de cette plage. Ici, impossible de se baigner. Le courant est trop fort, et les vagues trop grandes. Quelques courageux tentent tout de même l’expérience. Je m’asseye sur une vieille branche et plante mes pieds dans le sable chaud à l’ombre. Je pourrais y rester des heures.
Nous passons aux supermarchés afin d’acheter de l’eau et des bières, et nous retournons nous poser une petite heure à la chambre. A 17h30, le soleil disparaît derrière la jungle, nous laissant un joli « sunset » sur le fleuve.
30 minutes plus tard, nous retrouvons un guide à la réception. Ce soir, nous allons faire deux heures de marche dans la jungle. Nous sommes équipés de pantalons longs, bonnes chaussures et lampes torches.
Nous marchons jusqu’aux abords de la jungle, là où il y a encore un chemin entre la nature sauvage et la mer. Quelques lampadaires aux halos rouges laissent deviner la route. Ce qui nous impressionne le plus, c’est la capacité de notre guide à dénicher des animaux. Il repère des choses que nous n’aurions jamais vu, et ce même en plein jour. J’ai grandi dans la jungle, nous dit-il. C’est sûr que ça aide. Disons qu’il part avec un avantage. Il nous montre un nid de termite. Ça a beau être grand, je n’aurais jamais deviné ce que c’était. Il perce la coque du nid avec son index et les termites s’agitent dans tous les sens. Il remet alors son doigt et les petits insectes se précipitent dessus. Alors que je pensais qu’il allait nous les montrer de plus près, il porte son index à sa bouche. Mon visage se peint de dégoût que je ne peux contenir. Il répète le processus deux fois de plus et nous présise que ses ancêtres faisaient pareils... une histoire de protéine apparemment. Il nous fait goûter aussi une fleur rouge qui a le goût du citron. Je tiens à préciser qu’il a cassé sa croûte durant toute la marche, en arrachant de plante par ci, d’autres par là.
Nous avons eu la chance de pouvoir voire un bébé oppossum et deux bébés colibris dans un nid qui sont particulièrement rares. De loin, j’ai pu apercevoir mon premier paresseux, roulé en boule en haut de la cime d’un arbre. A cela s’ajoute, deux serpents, deux araignées, un basilique, un toucan arc-en-ciel, une grenouille, de multiples insectes pas très beau, des fourmis en masse, et une pleine lune magnifique au-dessus de la mer.
En vrai, je ne faisais pas du tout la maline. Hors des sentiers battus, à repousser lianes et feuilles sans savoir ce qu’il y a dessus ou dessous, c’était compliqué. Je suis contente d’avoir pu faire cela avec ce guide, car sans lui nous n’aurions rien vu.
Exténués, nous rentrons manger un morceau à côté de l’hôtel. Je me prends un mojito et une spécialité locale à base de riz, de haricot et de poulet.
Nous nous endormons juste avant minuit, après cette journée bien chargée.
Ravière et moi
L’embarcadère pour Tortuguero
En blanc, notre hôtel pour la nuit
Put** de coq. Il est tout juste 5h00, et je ne peux plus dormir. Le piaf hurle toutes les 6 secondes et demi. Il faut dire que l’hôtel ne brille pas par son insonorisation incroyable. Dehors, il fait complètement jour, c’est assez impressionnant. Hier soir, j’avais arrêté la climatisation pour la nuit. Ce matin, je sens la chaleur qui a repris le dessus.
Nous nous préparons et sortons pour 5h50. Abel, le guide que nous avons eu la veille, nous attend avec la barque garé juste devant l’hôtel. Au programme, un tour de canoë au bord de la jungle durant trois heures. Avec nous, se joint une portugaise d’une trentaine d’année. Nous avons la chance d’être en petit comité. Le Costa Rica est connu pour son tourisme au plus proche de la nature. Notre canoë est pourvu d’un moteur électrique ce qui nous fait évoluer sans un bruit afin de laisser en paix la faune.
« Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.» Une devise qui colle bien aux costariciens. Je suis loin d’être une lève-tôt et pourtant, ici je le comprends parfaitement. Le soleil est encore bas dans le ciel, ce qui nous laisse une température acceptable pour ne pas rôtir sur la barque.
Difficile d’écrire les mots justes pour rendre grâce à la beauté de ces paysages fascinants. Les rayons du jour apportent un subtil mélange d’ombre et de lumière qui fait son charme sur les arbres et les plantes. Ces derniers sont d’un vert puissant et sauvage. Des oiseaux sortent de nulle part et planent au-dessus de nos têtes. Quant aux bruits... les sons sont impressionnants. Ils proviennent de partout et de nulle part en même temps. Un bruit en particulier se détache et se trouve à la limite de me glacer le sang. Les singes hurleurs. Ils portent bien leur nom ! Leurs cris puissants résonnent de chaque côté de la rivière. Je reste sans voix face à ce spectacle de la nature. Je me sens tellement chanceuse de pouvoir en être témoin.
Nous longeons silencieusement la rive avec la barque. Soudain, les branches bougent à la cime d’un arbre. Un bout de fourrure ! Il nous faudra plusieurs minutes de patience pour pouvoir distinguer qui se cache derrière l’importante végétation. Un singe araignée ! Il a la particularité d’avoir une queue qui s’enroule autour des branches. Équipés de jumelles, nous l’observons se balader et se nourrir. Soudain, nous apercevons une deuxième boule de poil, un bébé ! Incroyable. Nous restons encore un moment et poursuivons notre route. Nous y croisons un magnifique iguane, plusieurs oiseaux, un papillon d’un bleu splendide et d’autres singes araignées en bande.
Nous cherchons les singes hurleurs sans succès. Leurs cris retentissent comme s’ils étaient à quelques mètres de nous. Si proche, et pourtant nous ne voyons rien. Abel, notre guide, connaît la nature comme personne et est capable de reproduire le son des animaux. Il imite alors un singe hurleur et j’avoue que l’imitation est bluffante. Les singes, eux-mêmes, lui répondent sans pour autant se découvrir.
Alors que nous naviguons, Abel pointe son doigt sur notre gauche. Un crocodile ! A quelques mètres de nous, le reptile apparaît comme une fine ligne parallèle à l’eau. Notre guide nous explique que c’est seulement la huitième fois qu’il voit un crocodile à Tortuguero. Nous comprenons alors que nous avons de la chance. Nous l’observons, fascinés, par cette longue créature qui déplace, pénard, sa cuirasse dans l’eau. Après un certain temps, tandis que nous étions restés à distance, il s’éclipse gracieusement dans la rivière et la ligne d’écaille disparaît. Là, je me dis que c’est un peu comme avec les araignées ; en voir, ça craint, mais finalement ne plus les voir, c’est encore pire.
Nous poursuivons notre chemin, et quand je regarde l’eau, je pense à Mister Croco qui barbote quelque part, peut-être près de nous. Notre route croise celles de deux loutres. Surprise, l’une d’elle rentre sa tête a toute vitesse pour se cacher sous l’eau. Nous les suivons de loin et les observons atteindre l’autre rive pour s’amuser sur un tronc d’arbre. Selon Abel, il est très rare de les voir, car elles sont particulièrement timides.
En dehors des crocodiles, il y a aussi des Caïmans. Nous en avions aperçu deux rapidement la veille. Nous les cherchons durant notre tour sans pour autant en voir. C’est en commençant à rebrousser chemin qu’Abel l’entends. Nous, nous entendons également un bruit, mais jamais je n’aurais su que ça pouvait venir de ce petit reptile. Et je serais bien incapable de reproduire ce son. Nous faisons demi-tour et sous un feuillage dans l’eau, bien camouflé, nous l’apercevons. Il paraît « chou », mais je n’y mettrais pas les doigts pour autant. En rentrant à l’hôtel, nous apercevons encore un caïman, qui prends la pose. Nous n’avons pas vu de paresseux ce matin. J’avoue être un peu frustrée, car s’il y a bien un animal que je pensais voir à foison, c’est le paresseux.
Nous rentrons après 3h30 de promenade sur l’eau. Abel a été un guide formidable et a même prolongé le tour. C’est pourquoi nous lui offrons un pourboire. Il est 9h30 et mon ventre crie famine. Nous nous baladons dans les rues de Tortuguero alors que tout semble calme, voir éteint. Nous trouvons un bar ouvert afin de siroter un smoothie avec des fruits locaux et je me prélasse un moment sur le hamac.
Nous cherchons alors un restaurant. Tâche qui s’avère étonnamment compliqué. Au début, nous mettons ça sur le compte de l’heure, car il est tout juste 11h00. Nous avions repéré un restaurant près de notre hôtel où un des serveurs est français. Nous décidons de nous diriger vers celui-ci, car nous l’avions vu ouvert un peu plus tôt. Impossible d’y manger. Et pour cause, ils n’ont pas de cuisinier. J’en profite pour demander si c’est normal que le village soit aussi désert et que tout est fermé. Le jeune me répond que c’est lié à la crise sanitaire. En effet, Tortuguero vit principalement de tourisme. Normalement, il y a 3000-4000 personnes par jour ici. Durant la haute saison, Abel nous disait hier qu’il y a même entre 8000-9000 personnes. Aujourd’hui, nous sommes environ 1500-2000. Beaucoup de locaux ont quitté leurs terres afin de trouver du travail ailleurs. Je trouve triste de voir à quel point le coronavirus fait des dégâts bien plus important que le côté sanitaire.
Pour moi, l’avantage est clairement de visiter cet endroit de manière la plus authentique possible. A la suite des conseils du français, nous rebroussons chemin et nous dirigeons au restaurant « El Patio ». A notre soulagement, ils peuvent nous servir à manger. Nous sommes les seules personnes présentes. Nous nous installons à l’étage, profitant d’une vue incroyable sur la rivière. Je sais d’avance que cet endroit va me manquer lorsque nous allons partir et je sais également qu’il restera graver dans ma mémoire.
Nous commandons des « Fajitas au bœuf ». L’idée des Fajita est bien différente de la version européenne. En effet, nous recevons des galettes de bananes, du bœuf en portion séparée et une salade de légume. C’est un délice.
Nous réalisons qu’une fois sortie du restaurant, il est tout juste 12h15. Nous avons \240l’impression d’être un peu décalé. Nous rentrons à la chambre afin de faire une sieste. Il est vrai qu’à cette heure, c’est compliqué de faire autre chose. La chaleur, ainsi que l’humidité sont particulièrement écrasantes.
Nous nous réveillons vers 15h00 et marchons en direction du parc national pour y faire une promenade. Il y a un chemin « balisée » long de 2,5 kilomètres. Nous sommes seuls aux abords de la jungle. Nous nous rendons compte que c’est compliqué, voire impossible de voir de animaux. Nous apercevons quelques singes araignées, notamment une maman avec ses bébés, mais c’est uniquement car ils font autant de bruit qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Nous repérons les termitières, quelque à insectes, et ça s’arrête là. Il n’y a pas l’ombre d’un paresseux.
Nous quittons le chemin afin d’atteindre la plage qui a des airs d’île déserte. En effet, nous sommes toujours seuls tandis que les vagues s’écrasent sur le sable noir. La végétation, composée notamment de palmier, délimite la plage. Sur cette dernière, il y a plusieurs morceaux de bois mort. Nous marchons environ quatre à cinq kilomètres et finissons par rentrer à l’hôtel afin de rincer nos pattes pleines de sable. \240Vu qu’il est passé 17h00, nous en profitons pour siroter une bière sur notre balcon. Le coucher du soleil est particulier ce soir, car il y a beaucoup de nuage. C’est impressionnant comme juste après 18h00, il n’y a plus aucune lumière. J’ai l’impression que le soleil se couche en moins de dix minutes. Les îles autours de nous n’ayant aucune lumière, et la lune se levant côté mer des Caraïbes, cela nous laisse un ciel très sombre.
Nous sortons prendre un deuxième apéro au même endroit qu’hier, car j’ai envie d’un mojito fraise. Nous nous rendons ensuite au Buddha Café dont j’ai lu des bons commentaires sur internet. La nourriture n’est pas vraiment locale puisque nous commandons deux burgers, mais la qualité est plus que satisfaisante pour le Costa Rica.
Il est 20h20 lorsque nous arrivons à la chambre. Là encore, je me sens complètement décalée avec mes horaires habituels. Nous nous douchons et fermons les yeux à 21h30.
La première fois que j’ouvre les yeux, il est 3h00 du matin. Le coq commence déjà à gueuler, les oiseaux chantent et quelques bateaux font rugir les moteurs. Je finis par me rendormir et je me réveille définitivement à 7h00.
Le ciel est dégagé ce matin, nous offrant une vue splendide à nouveau sur la jungle en face de nous. Nous prévoyons de prendre le premier bateau qui quitte Tortuguero à 9h00. En attendant, nous préparons nos affaires et nous reposons jusqu’à l’heure fatidique. Chargés de nos backpacks, pesant dix kilos chacun, nous traversons les ruelles une dernière fois. Ici les gens sont très polis et le chemin se fait à coup de « Hola » et « Pura vida ». Ces derniers mots signifient « pure vie ». Les locaux récitent ça comme un mantra. Ils l’utilisent pour dire bonjour, merci ou à peu près tout. Ils sont fiers de le dire et cela témoigne de leur manière de vivre.
Petite surprise en arrivant aux embarcadères. Nous apprenons que notre billet aller est valable pour le retour, mais que le bateau partira seulement à 11h. C’est ce qu’on appelle l’ascenseur émotionnel. Voyant notre dépit, un local nous propose de prendre un bateau maintenant, moyennant un paiement supplémentaire. 3’000 colóns chacun, ce qui représente au total 9.-. Nous acceptons, car aujourd’hui nous avons beaucoup de route à faire, est chaque heure est précieuse.
Conduire de nuit n’est pas une option, et ce pour plusieurs raisons. La première pour des raisons de sécurité évidente, d’autant plus que le risque de crevaison est élevé. La seconde, car les dos d’âne sont difficiles à voir de jour et sont très violents, ce qui revient au risque numéro un. Et la troisième raison, c’est qu’il y a peu, voir aucun éclairage en bord de route. Le risque d’accident ou de percuter un animal est grand. Nous devons alors faire de savants calculs afin d’arriver à destination avant 18h00. Les heures indiqués sur les GPS ne sont pas fiables, car ils ne prennent pas en compte l’état des routes, ni les travaux ou les bouchons.
Le bateau, bien plus chargé qu’à l’aller, file sur la rivière. J’avoue avoir une pointe de nostalgie en laissant Tortuguero derrière moi. Les paysages défilent et je tente d’en imprimer autant que possible dans ma mémoire. J’observe la cime des arbres à la recherche de boule poilu, sans succès.
Nous faisons deux stops. Le premier pour littéralement changer le réservoir du bateau. Je m’explique. Le capitaine a récupéré un bidon transparent contenant visiblement de l’essence. Il a alors tout simplement remplacé l’autre bidon et il y a mis un tuyau dedans pour alimenter le bateau. Nous noterons l’avantage d’avoir un visuel permanent sur le réservoir. Le second arrêt, ce sont la police qui le crée. Ceci exactement au même endroit qu’à l’aller. Je constate rapidement que l’uniforme n’est pas le même. Ce sont des agents de la migration ! Ceci dit, ils ont plus une tête de mercenaire qu’autre chose. Tous les passeports du bateau sont attentivement contrôlés. Une locale se trouve parmi nous. Elle nous explique, dans un très bon anglais, que depuis le début de la pandémie, les contrôles sont très fréquents. Ceci est dû aux nombreux clandestins qui se faufilent illégalement dans le pays. Elle pense notamment au Nicaragua dont les habitants viennent au Costa Rica pour se faire soigner. Les policiers nous laissent repartir après les contrôles.
Nous mettons un peu plus d’une heure pour traverser la rivière. Nous avons dû faire un dernier stop, car ils faisaient des t’évacuât dans l’eau.... et oui, ils coupaient des arbres, avec une chaîne d’une part et d’autre de la rive et un mec au milieu avec de l’eau jusqu’au la taille.
J’avoue être un peu décalée et en ce moment, je crève de faim alors qu’il est un peu plus de 10h00. Le restaurant sur le parking ne fait pas à manger pour le moment, tant pis pour moi. Il est temps de reprendre la route avec Javier (prononcé Ravière). Nous nous retrouvons à transporter un jeune couple de français et la locale qui nous a donné des informations sur l’immigration. \240Courage Javier, tu peux le faire.
C’est la première fois que je conduis, et cela se passe plutôt bien. Mise à part l’énorme dos d’âne que j’ai loupé, faisant décoller tous les passagers. Les français nous apprennent qu’ici, ils les appellent les « muertos » qui signifie « les morts ». Je comprends mieux pourquoi ! Nous posons nos voyageurs de fortune à Cariari, le premier village sur notre route. Voilà le début d’une longue aventure pour nous, car la route est un voyage à elle toute seule.
Les limitations sont strictes, car la majorité du pays se fait à quarante kilomètre heure, voir soixante si on a de la chance. Cependant, ce n’est pas vraiment respecté et nous finissons par faire comme les locaux. Nous avons moins d’embouteillage que la première route que nous avions emprunté deux jours plus tôt, par contre, celle-ci est bourré de travaux. Nous suivons une grande route sur plus de soixante kilomètres et celle-ci est en permanence en train d’être rénovée. Trouver un restaurant s’avère compliqué. En effet, beaucoup d’entre eux sont fermés et les autres sont peu, voir pas accessibles. Nous finissons par nous arrêter dès que possible au restaurant Kassandra. L’endroit est un poil glauque, mais la nourriture locale est un pur délice, les portions généreuses, et le tout pour un montant correct (9.- pour deux repas et deux boissons).
Nous reprenons la route et traçons des bornes encore et encore. Les quelques maisons que nous apercevons, se densifient jusqu’à se transformer en ville. Puerto Limon. Nous retrouvons alors des feux de signalisation et des carrefours. A l’un d’entre eux, nous apercevons un McDonald’s. La tentation est grande, et nous y cédons pour un dessert. Une des règles obligatoires, c’est de ne pas laisser les sacs sans surveillance dans la voiture. Je reste alors avec Javier, pendant qu’Aurélien s’occupe des desserts. Grave erreur d’ailleurs, puisqu’il revient avec un hamburger et des frites en plus !
Nous commençons à manger dans la voiture, lorsqu’il veut accéder au coffre pour prendre une bouteille d’eau. Les sens aux aguets, j’aperçois dans le rétroviseur un clodo qui s’approche. Je tente d’avertir Aurélien, mais celui-ci ne me comprend pas. L’homme fait physiquement peur et il est très insistant. Je tente de fermer rapidement l’accès au coffre, mais vu qu’Aurélien a laissé la portière avant ouverte, je ne peux rien faire. Après un temps insupportablement long, il monte enfin dans la voiture et claque la porte. Je peux enfin verrouiller Javier. Le mendiant reste collé à la vitre et à toquer dessus. Il est si insistant qu’un employé de McDonald’s finit par sortir nous prêter main forte. C’est assez inhabituel comme scène. Depuis le début il y a souvent des gens sur la route qui veulent vendre des trucs lorsque la voiture est arrêtée, mais ils ont toujours été hyper respectueux dès que nous faisions un signe de la tête négatif. J’avais eu l’information que Puerto Limon est plutôt mal famé, je confirme.
Nous fuyons rapidement l’endroit et reprenons la route. Petit à petit les habitations se font de plus en plus rares. C’est finalement la mer qui se découvre à nous. L’étendue d’eau se trouve sur notre gauche à perte de vue. La route est bordée de verdure et de palmiers. Ça ressemble à une vraie route de vacances. Nous poussons la musique à fond, et chantons avec plaisir.
Nous arrivons pour finir à Cahuita, notre hôtel se trouve un peu plus loin. Au total, nous avons parcouru 192 kilomètres en environ 4h15 (en comprenant la pause de midi et celle au McDonald’s).
Un petit chemin de caillou mène à l’écolodge où nous allons passer les trois prochaines nuits. La route se rétrécit au fur et à mesure que nous approchons. Nous sommes au cœur de la jungle. En arrivant enfin devant, nous sommes accueillis par des singes qui s’amusent dans les arbres, juste au-dessus de Javier.
La personne qui est là pour nous, est un monsieur à peu près aussi âgé que le reste du monde. Il nous demande d’enlever nos chaussures en arrivant. Je ne suis pas particulièrement rassurée, d’autant plus lorsque j’ai vu les immenses araignées pendues à gauche de l’entrée. Le vieux monsieur ne parle pas un mot d’anglais. Il se contente de nous tendre un mot manuscrit avec mon nom et le code du wifi. Il nous amène jusqu’à la chambre et nos pieds glissent sur les lames en bois.
La chambre est magnifique. Il y a une immense baie vitrée avec vue sur la jungle, deux lits avec moustiquaire et une douche à l’italienne. Le haut de la chambre n’est pas complètement fermé, il y a juste une moustiquaire à la place des vitres. En guise de bienvenue, nous entendons un singe hurleur.
Rapidement, je me mets à paniquer en me disant que nous allons être emmerder pour les déplacements. Certes, j’aurais dû y penser, mais je ne pensais pas que le chemin serait aussi merdique. A l’hôtel, il n’y a rien, pas même un restaurant ou la possibilité de cuire quelque chose. Le soleil disparaissant à 18h00, il me parait compliqué de manger avant et de rentrer à l’heure. D’ailleurs, il est presque 17h00 et nous reprenons Javier pour aller manger une morce.
Nous nous rendons à Cahuita. Il y a beaucoup de restaurant, de bar et l’ambiance reste sous influence caribéenne. Nous mangeons sur la terrasse. En réalité, il y a très peu de monde et à part les locaux, les touristes sont absents. Entre le COVID et le début de la saison des pluies, tout s’explique.
Nous ne réussissons pas à manger avant 18h00. Nous faisons exception à notre règle de ne pas rouler après 18h00. Le passage le plus compliqué est la route où les gens marchent sur le béton. Avec la nuit tombée, ils sont invisibles. Le passage dans la jungle se fait sans accroc.
Ainsi, nous nous retrouvons à être doucher et dans le lit à 20h00 ! De mieux en mieux.
Hier, nous nous sommes endormis avec le bruit de la pluie qui tombait sur le toit de la lodge. C’est à 4h00 que je suis réveillée une première fois par les cris glaçants des singes hurleurs. Ils dominent la jungle, imposent leur voix et les insectes chantent à leurs côtés. Je me rendors rapidement et suis réveillée encore quelques fois jusqu’à ouvrir vraiment les yeux à 7h30. Le concert des singes hurleurs a repris de plus belle. Les rideaux, censés couvrir la pièce, sont aussi utiles que les phares d’une voiture un jour de brouillard. Je crois que je commence à m’habituer à dormir peu importe les conditions que ça soit des sons importants ou une luminosité élevée.
Nous nous préparons pour aller prendre le petit-déjeuner. Je constate que mes jambes sont devenues de la chair à moustique. J’avais pourtant pris de l’anti-moustique. Il y a deux options. La première : le produit se trouve au fin fond du backpack. La seconde : le produit se trouve à la maison. Malheureusement, je crois que la seconde option est plus plausible.
Une fois arrivés dans la salle du petit-déjeuner (qui est en fait la même salle qui fait office de réception), nous sommes priés de nous installer au bar. Les deux autres tables sont prises par deux couples. Nous retrouvons papi, qui nous gratifie de son sourire vachement flippant. Vu qu’il n’a toujours pas appris l’anglais depuis la nuit passée, il se contente simplement de sourire. Encore et encore. Vraiment flippant. Bon, je dois quand même dire qu’avec son tee-shirt Volcom orange fluo, ça casse le mythe.
Une femme, aux cheveux si frisés qu’ils forment un nuage autour de sa tête, nous sert à manger. En réalité, c’est un immense festin. Nous recevons un bol de fruit, une bouillie d’origine indéterminée (une spécialité de papi), deux immenses pains grillé, une omelette, une tomate, un verre d’eau et un jus de fruit rouge sang. \240Je n’ai pas mangé la moitié, que je suis déjà calée. Ça fait beaucoup alors que mon estomac est encore endormi.
Après le repas, la femme nous demande où est-ce que nous avons réservé. Après notre réponse, elle nous dit qu’il y a quelques jours nous avons dû recevoir un débit venant de « Sommet Conscience ». A vous aussi, cela vous rappelle quelque chose ? La raison pour laquelle j’ai fait bloquer ma carte ! Donc en conclusion, nous sommes actuellement dans une secte au milieu de la jungle, tout va bien.
Nous récupérons Javier et nous nous mettons en route. A 19km en direction du Panama se trouve le Jaguar Rescue Center. Un centre dédié à la protection des animaux et à leur réhabilitation dans leur milieu naturel.
Le Jaguar Rescue Center (JRC) a été fondé en 2008 par deux biologistes. Un espagnol et une italienne qui habitaient proche de Puerto Viejo. Les gens du village ont commencé à leur amener des animaux blessés et ils ont fini par créer petit à petit le centre.
Aujourd’hui, le JRC vit essentiellement des dons qui leur permettent d’entretenir les locaux et de nourrir les animaux. Ils organisent chaque matin des visites guidées à 9h30 et 11h30. Elles coûtent 22 dollars par personne et l’argent est considéré comme don. \240Nous avons la chance ce matin de pouvoir bénéficier d’une visite en français.
Nous commençons la visite par celle des serpents. La plupart d’entre eux sont gardés quelques semaines à quelques mois en terrarium, ceci principalement pour éduquer la population à reconnaître les venimeux de ceux qui ne le sont pas. En effet, beaucoup de personnes prennent peur et tuent les reptiles dès qu’ils en voient un par méconnaissance. Au Costa Rica, les hôpitaux et pharmacies possèdent la plupart des antidotes contre le venin des serpents. Inutile d’en prendre une photo en cas de morsure, car grâce à la profondeur des dents et l’écart entre les deux crocs, les soignants peuvent reconnaître l’espèce et donner le traitement approprié. \240Le bon comportement à adopter en cas des morsures, est simplement de se diriger vers un centre de soin et éventuellement de désinfecter la morsure.
Il y a deux types de venin : hémotoxique et neurotoxique. L’un attaque directement le sang et se répand dans la circulation, tandis que l’autre provoque des symptômes neurologiques. Certains reptiles possèdent les deux. Les serpents auxquelles il faut se méfier, ce sont ceux qui ont une tête large en triangle et qui ont des pupilles verticales.
Nous croisons la route de Panetone (prononcé Panetoné), un ara vert, qui trotte vers nous. Il s’est cassé l’épaule étant bébé et il ne pourra jamais voler correctement. Par conséquent, il devra être détenu en captivité à vie. Les aras ont une longévité entre huitante et cent ans, chiffres qui m’impressionnent particulièrement. C’est une des stars du JRC. Loin d’être seul, il est accompagné de son amie Scarlett, un ara rouge. Les deux volatiles font la paire et sont réputés pour faire les plus grosses bêtises du centre.
Au coin des oiseaux, nous découvrons Rio, un toucan arc-en-ciel qui impressionne par son cou jaune et son bec coloré. Il y a deux types d’oiseaux. Ceux qui devront rester à vie ici au JRC et ceux qui peuvent partir. Ils ont un enclos ouvert qui donne sur une structure extérieure. A partir de là, ils peuvent choisir de s’envoler vers la liberté et ils le feront lorsqu’ils se sentiront prêts. Ceci est valable pour tous les oiseaux qui ont été blessé et sont guéris à présent.
La plupart des animaux sont admis ici à la suite de blessures liées à la mauvaise isolation des câbles électriques, aux attaques de chiens errants ou encore aux voitures. Il y a en moyenne trois animaux par jour qui sont amenés au JRC. Dans les statistique de l’année 2020, il y a 46% d’animaux décédés pour 40% relâchés. Le pourcentage restant représente les animaux hospitalisés au centre.
Paco est un singe araignée de trente ans. Il a eu une vie très dure, puisqu’il a été détenu en captivité durant vingt-sept ans. Et dans quelles conditions ? A une laisse longue d’un mètre seulement. Lorsqu’il a été récupéré par le JRC, il ne savait ni grimper, ni sauter. Durant toutes ces années de maltraitance il a été nourri uniquement au riz, haricot et coca-cola. Son pelage témoigne de ses longues années de souffrance. Aujourd’hui, Paco a beaucoup progressé et nous le voyons grimper aux arbres de son enclos. Malheureusement, il ne connaîtra jamais la vraie jungle. Paco est un papi singe, puisque sa longévité est située entre trente et trente-cinq ans. Mon cœur se serre quand il fait demi-tour, car il a gardé un tic important. Il réagit comme si la laisse lui entravait encore les mouvements.
La suite de la visite nous amène sur un des animaux emblématiques du Costa Rica, le paresseux ! Et nous en voyons même trois ensemble, car ce sont encore des bébés. Ce sont eux qui sont les plus touchés par les blessures du fait de leur lenteur. Il en existe deux sortes : les paresseux à deux doigts et ceux à trois doigts. Cela correspond uniquement à leur patte avant, car à l’arrière ils ont toujours 3 doigts peu importe l’espèce. Le paresseux a deux doigts est aussi appelée paresseux d’Hoffman, c’est un animal nocturne contrairement à celui à trois doigts.
Contrairement à ce que nous pourrions imaginer, les paresseux détestent l’être humain et détestent être touchés. Les trois doigts sont les plus tétanisés par l’homme, et par conséquent les « plus faciles à manipuler», car ils sont moins agressifs que les deux doigts. Ces derniers ont des canines qui poussent toutes leurs vies et peuvent mordre. Les paresseux ont toujours un air un peu niais, c’est ce qui fait en partie leur popularité. Un de leur moyen de défense, c’est d’ouvrir complètement les bras. Ainsi, ils exposent leurs griffes puissantes de trois fois la force humaine. Il y a d’ailleurs une loi au Costa Rica qui empêche de faire des selfies avec des animaux, car il y a eu trop de dérapage.
Les paresseux ont la capacité de tourner la tête à 180°. Leurs poils poussent en sens inverse, car ils passent la majorité de leur temps la tête à l’envers. Ils sont toujours en train de manger, ce qui provoque une digestion permanente et cela influence majoritairement sur leur vitesse. Lorsqu’il pleut, ils sont capables de se déplacer plus rapidement pour se mettre à l’abri, car ils n’ont pas de moyen de thermorégulation et peuvent être rapidement en hypothermie. Une fois par semaine, ils descendent de l’arbre pour faire leurs besoins. Ils vont jusqu’à perdre un tier de leur poids.
Leur pelage est un véritable écosystème à lui tout seul ! En effet, ils ont sur eux deux types d’algue unique au monde. En plus de ça, divers insectes y font leurs nids. C’est ce qui permet de les camoufler visuellement et olfactivement des autres prédateurs. Ces derniers ont souvent l’impression que le paresseux est un animal décédé. Bonjour l’odeur !
La gestation de ces animaux dure onze mois et demi. La maman met généralement bas à un seul bébé. S‘il y en a un deuxième, elle abandonnera le plus faible, car elle n’aura pas la force d’élever deux petits. C’est une des raisons qui fait qu’il y a souvent des bébés paresseux au JRC. Ils sont pris en charge trois années (garderie, collège et enclos de pré-relâchement) avant de pouvoir être réhabilités dans leur milieu naturel. Aujourd’hui, le paresseux reste un animal encore très mystérieux qui a besoin d’être étudié pour en comprendre mieux le fonctionnement.
Plutôt, un pécari à collier, court le long du grillage au rythme de nos pas. Il ressemble à un petit sanglier avec son groin. Il a dix mois et vient d’être castré. Animal très sauvage dans son habitat naturel, il s’est pris d’amitiés avec tous les humains du centre. Malheureusement, ce sont des mammifères qui vivent en grand groupe et seul, il ne pourra pas être relâché dans la nature. Il risquerait même de se faire tuer par ses propres congénères.
Nous terminons la visite par Diavolino, l’animal qui est là depuis le plus longtemps. En effet, il est arrivé en 2009, une année après la création du JRC. C’est un Margay, un félin, à peine plus grand qu’un chat. Le centre reçoit parfois des animaux qu’ils n’ont jamais eu avant et ils doivent s’adapter rapidement pour les traiter correctement. Diavolino a été le fruit de la première erreur du centre, car il a été trop en contact avec les humains du centre. Au moment de le relâcher, le félin revenait systématiquement au centre avec des proies comme offrande. Exactement comme le ferait un chat domestique. Pour cette raison-là, Diavolino restera au JRC. Grâce à lui, ils sont devenus une référence pour prendre en charge les félins sur la côte caribéenne.
La bénévole qui finit la visite nous explique qu’en ce moment ils sont quinze bénévoles alors qu’il y a deux mois ils étaient cinquante. Lors de la première vague de Covid-19, ils étaient seulement huit et le vétérinaire n’a pas pris un jour de repos entre janvier et août. En résumé, le JRC accueille des bénévoles toute l’année. Les conditions sont d’avoir plus de dix-huit ans et de s’engager pour quatre semaines au minimum.
Après cette visite forte en informations, nous faisons un stop à Puerto Viejo. Bien plus vivant que Cahuita, Puerto Viejo est rempli de bar et de petites boutique. Le tout avec une ambiance détendue et chill comme le reste de la côte caribéenne.
C’est l’heure pour nous de savourer un délicieux repas avec vue sur mer. Nous nous rendons \240au « Grow », un bar-restaurant, en mode healthy and vegan. Nous mangeons deux énormes burritos accompagné de l’humidité écrasante du bord de mer.
Le ventre rempli, nous partons au parc national de Cahuita. Petit conseil : si vous entrez sur le GPS « Parc Cahuita », vous allez tomber sur le parc pour enfant du village... qui n’a donc rien à voir avec le parc national !
Nous arrivons finalement à bon port. Un mec gère le parking et en sortant nous propose une visite guidée d’une heure pour 20 USD. Nous acceptons étant donné que nous avons conscience de notre incompétence à trouver des animaux même s’ils sont juste sous nos nez.
En fait, le mec qui gère le parking devient d’un coup notre guide. C’est un peu n’importe quoi. Rapidement, il nous montre une tortue, un basilic, deux iguanes et une vipère Schlegel. Cette dernière est connue pour sa magnifique couleur jaune. Le Costa Rica abrite 162 espèces différentes de serpent dont 23 sont venimeuses. La vipère Schlegel en fait partie.
Le reste de la visite il n’y a pas d’animaux supplémentaire et notre guide de fortune ne semble pas motivé à nous donner des informations supplémentaires. Il nous abandonne d’ailleurs à mi-chemin du sentier. Sans lui, nous n’aurions pas vu les animaux que j’ai cité plus haut, donc ce n’était pas plus mal.
J’avoue que c’est quand même ma plus grande frustration. C’est sûr que le Costa Rica est réputé pour sa diversité impressionnante de faune et flore. Je pensais naïvement que les animaux seraient simples à voir. En mode Disneyland. Genre un Jaguar apparaît en \240chantant sur le chemin pédestre tandis que les scarabées tapent sur les petites branches en rythme et que les tatous roulent en boule d’avant en arrière. D’accord, j’exagère. Il est vrai que je pensais que cela serait tout de même plus facile. D’autant plus que nous n’avons pas vu de paresseux supplémentaires.
Nous apercevons un Bernard l’Hermite sur la place juste avant de faire demi-tour pour reprendre Javier. Un petit détour par notre secte dans la jungle et nous repartons pour la Playa Cocles . Programme : repos et plage pour les quelques heures qu’il reste avant le coucher du soleil. Je constate sur la plage que j’aii au moins 3 piqûres de moustique au centimètre carré. Un peu plus tôt, nous avons acheté un répulsif et un pommade après moustique... il était temps.
Nous faisons la soirée à Puerto Viejo pour l’apéro et poursuivons dans un bar-restaurant qui propose de la musique en live, le Hot Rock. L’ambiance est sympa, et une pluie torrentielle de type tropicale s’abat sur nous. Vu qu’elle n’a pas vraiment l’intention de s’arrêter, nous finissons par partir à 20h40. C’est déjà un exploit en soit pour l’EMS que nous sommes, car à cette heure-là nous sommes presque au lit d’habitude.
Nous réussissons à rentrer sans embûche malgré la pluie qui martèle le bitume. Les ennuis commencent juste après. Notre hôtel se situe toujours en plein milieu de la jungle. Des immenses araignées font guise de comité d’accueil. En arrivant vers la porte, je sens une toile et m’exclame de dégoût. Nous pénétrons dans la salle de réception et au moment de refermer la porte, je pousse un juron et m’écarte de deux mètres. Une sorte de sauterelle, de la taille de ma main, frémit ses antennes sur la porte vitrée. Doux Jésus ! Nous fuyons jusqu’à la chambre.
Nous nous douchons et pensons naïvement être en sécurité. Soudain, un énorme insecte se matérialise sur les murs blancs de la salle de bain. C’est quoi leur problème ce soir ? Aurélien est dans la place, il prépare un verre et une feuille pour capturer l’insecte. Pendant ce temps, je cherche tout un tas d’autres alternatives raisonnable, comme de brûler la jungle par exemple. J’ouvre finalement la porte à Aurélien et notre non-invité dans son verre. L’affaire est dans le sac, il s’apprête à remettre le verre dans la salle de bain quand je constate qu’il est toujours là ! Juste là au fond du verre ! La nervosité me fait piquer un fou rire comme jamais. Aurélien réitère l’expérience et laisse, grâce à mes précieux conseils, le verre dehors avec, cette fois, l’insecte dedans.
Ouf, cette fois, nous pouvons nous endormir en paix à 22h00 passée. Erreur ! Erreur ! Je répète erreur ! En terminant d’écrire, je me dirige une dernière fois aux toilettes. Fièrement sur le trône, tout se passe bien, quand soudain, un énorme insecte apparaît à quatre centimètre et demi de moi sur ma gauche. Je hurle et cours culotte en bas dans toute la chambre. Aurélien le sauveur attrape la bête et cette fois décide de la mettre dans les toilettes. Je pense que je ne vais définitivement plus jamais aller aux toilettes ici.
Rio
Panetone et Scarlet
Panetone et Scarlet
Le basilic !
Vipère Schlegel
L’état des lieux
Sans surprise, j’ai mis plus de temps à m’endormir que les autres soirs. Les blattes retrouvées dans la chambre n’ont pas aidé, et la pluie s’est mise à marteler fort sur le toit de la lodge.
Comme les autres matins, je me suis réveillée bien avant le réveil. J’ai acquis une certaine sensibilité à la lumière et j’ai su la première fois, que c’était définitivement trop tôt. Nous nous réveillons finalement vers 7h15. J’ai toujours eu besoin d’un réveil pour me lever. Je trouve fascinant qu’une fois au cœur de la jungle avec la luminosité et les bruits, le réveil se fait automatiquement.
Bref, nous sautons le petit-déjeuner de la secte, car je rêve de pancakes. Nous traversons Puerto Viejo à 8h30 et tout est mort. Nous laissons tomber le petit-déjeuner pour le moment et partons en direction du parc national de Manzanillo au sud-est du Costa Rica, à deux pas de la frontière avec le Panama.
Pour la première fois, nous visitons un parc le matin en espérant voire plus d’animaux. Il n’est même pas encore 9h00 lorsque nous nous parquons devant l’entrée. En parlant de ça, c’est un peu n’importe quoi, car il nous demande de payer le parking alors que trois mètres plus loin nous n’aurions pas payé.
Le parc ressemble à Cahuita, car il borde la plage. Le problème avec ça, c’est les gens s’y rendent juste pour la baignade. Alors que nous cherchons silencieusement des animaux, plusieurs familles de locaux viennent avec leurs glacières et leurs bagages pour la journée. Les enfants crient et rient. Loin d’être le cadre idéal, nous sommes un peu dépités. Néanmoins, nous tombons sur une horrible araignée, un bernard l’hermite et un colibri. Pas de paresseux, ni de singe. \240Nous marchons un peu plus de trois kilomètres et devons finalement faire demi-tour, car le chemin devient impraticable avec la boue. Ce parc est clairement moins bien balisé que celui de Cahuita. Les plages qui aparaissent au fil de la promenade sont très petites et déjà prisées.
Manzanilla est globalement peu fréquenté. Nous retournons du côté de Puerto Viejo pour prendre le petit-déjeuner. Mon smoothie et ma crêpe sont un délice. Aurélien ne peut pas en dire autant. Il a commandé un chocolat froid sans penser que ça ne serait pas le même délire qu’en Suisse. Du coup, il est trop amer et imbuvable pour lui. Ses petits toasts sont mangeables, mais ils ont peu de goût. En réalité le service était si lent, que nous terminons à 11h45 en ayant encore plus faim qu’autre chose.
Nous trouvons un petit restau au bord de la route qui s’appelle « Tasty waves cantina ». C’est également un hostel. Nous mangeons deux burgers et une bière bien fraîche.
Une fois rassasiés, nous garons Javier au bord de la plage. Nous sommes sur la même plage que la veille, sauf que nous sommes beaucoup plus éloignés en direction de Manzanillo. Il n’y a presque personne et cela nous permet de nous baigner à deux sans laisser un de nous pour surveiller les affaires. Les drapeaux affichent rouges. Il y a quelques vagues et il faut certes faire attention, mais rien d’incroyable non plus.
Le soleil cogne fort et l’eau est tout juste rafraîchissante. Nous restons finalementl deux heures. Cela peut paraître peu, mais pour nous c’était vraiment bien assez. Aurélien a loué un BodyBoard. C’est un petit surf qui permet de prendre les vagues sans se mettre debout. Je teste alors mes premières vagues et j’avoue que c’est marrant.
Nous faisons un arrêt au village histoire de se rafraîchir et nous repassons ensuite dans notre logement. Nous nous douchons, car nous sommes toujours remplis de sable, et profitons pour appliquer de la crème après-soleil... Nous avons viré vanille-fraise. En entendant les singes hurleurs, nous décidons de sortir sur la terrasse à leur recherche. \240En réalité, ils sont juste sur l’arbre en face de nous, ce qui explique que les sons étaient si proches. Nous n’avions pas pris encore le temps de les voir. Nous les observons un moment, puis rejoignons Javier.
Direction Puerto Viejo pour notre dernière nuit. Nous faisons le pleins d’essence au passage. Pour 40 litres, cela nous coûte 40.-. Ici ce sont des employés qui sont chargés de faire le plein.
La petite ville est à nouveau très animée ce soir. Si je devais revenir ici, je prendrais un logement dans ce coin. Nous avons trouvé Cahuita particulièrement calme. Pas de grande folie ce soir, nous nous rendons au même endroit que la veille, car il y a de la musique live.
Il est tout juste passé 20h00 lorsque nous rentrons dans notre jungle aux mille et une bête. Il ne pleut pas ce soir. Papi et mamie sont dans la réception-salle à manger qui sert également de salon pour eux. En nous dirigeant vers notre chambre, un gros truc volant s’écrase dans mes cheveux. Je pousse un petit cri et me dépêche de rentrer à l’abri. Pas de blatte, juste quelques minuscules bêtes qu’Aurélien tue. Avoir des insectes dans sa moustiquaire, ça craint.
Aurélien ferme les yeux à 20h45 et je ne tarde pas à le rejoindre.
Le bruit des singes hurleurs au réveil
Les singes hurleurs nous offrent un dernier concert qui nous tire de notre sommeil à 6h30. Nous traînons dans la chambre et rassemblons nos affaires afin de pouvoir partir dans les meilleures délais. L’humidité est si élevée dans la jungle, que nos maillots de bain n’ont pas réussi à sécher.
Le petit-déjeuner est servi à 7h30, et nous retrouvons papi, mamie, leur fille et leurs petits-enfants. Les plats sont toujours très copieux et surtout, c’est de la nourriture locale avec des fruits à profusion.
En guise de cadeau de départ nous avons droit à une dernière bête rampante. Je crois que c’est le moment de partir ! Nous constatons que les autres clients de l’hôtel ne restent jamais plus d’une nuit. En effet, c’est tellement atypique que les gens trouvent ça marrant pour une nuit, mais pas forcément plus.
Nous retrouvons Javier qui est couvert de fruit éclaté. Les singes nous ont également laissé un cadeau de départ ! Lorsque nous montons dans la voiture, des fruits me tombent encore dessus. Merci les primates.
Il est 8h35 quand nous quittons la jungle. Nous regardons une dernière fois le paysage de la côte caribéenne. Ses palmiers, ses plages infinies, ses vélos, ses petits ponts où une seule voiture peut passer, ses maisons colorées et son ambiance particulière. De part et d’autre de la route, il y a beaucoup de plantation de banane. Nous retrouvons la grande route remplie de travaux et de trous. Il y a très peu de routes différentes, c’est ce qui rend la circulation simple pour des touristes comme nous. Nous sommes dimanche et cela se voit sur les routes. Très peu de camion et aucun bouchon. Nous quittons la grande route et notre chemin se poursuit sur une série de lacet. Les paysages changent autour de nous. Une végétation particulièrement luxuriante et verte s’impose de chaque côté du bitume. Javier monte et descend sans cesse. \240Au loin, nous apercevons des montagnes.
Nous arrivons finalement à 11h45. Nous avons parcouru 160 kilomètres en 2h50. C’est quinze minutes de moins que ce que le GPS avait annoncé. Le « Ladera Hotel »se trouve proche de la ville de Turrialba, au centre du Costa Rica. Nous nous trouvons à 1040 mètres d’altitude. La chaleur reste la même, il y a juste un léger souffle frais. La vue est plutôt chouette, et cela change de ce que nous avons vue jusqu’à maintenant. L’hôtel semble complètement désert. La propriétaire ne parle pas un mot d’anglais. Elle est accompagnée de deux Jack Russel. Un des chiens vient nous rendre visite dans la chambre que nous avons laissé ouverte. En parlant de chambre, elle est plutôt très simple, pas de quoi casser trois pattes à un canard.
En début d’après-midi, nous reprenons Javier, qui n’a point d’allure avec ses fruits écrasés. Nous nous rendons à Turrialba pour manger quelque chose. La ville est déserte. Tout est fermé. J’imagine que c’est lié à un mélange entre le COVID et le fait qu’on soit dimanche. Qu’importe, le résultat c’est que nous ne trouvons rien à manger. Nous finissons par dénicher une pizzeria un peu glauque. Tant pis pour la nourriture locale.
Le ciel s’assombrit, gronde et la pluie finit par s’abattre sur la ville, répandant son odeur caractéristique. Ici, il ne plaisante pas avec la pluie. Ce sont littéralement des trombes d’eau qui se déversent dans les rues de Turrialba.
La bonne nouvelle, c’est que Javier reçoit un lavage de fortune qui enlève la majorité des saletés. Nous courrons sous la pluie pour rejoindre le 4x4. Mon pied se prend dans une crevasse et par une chance inouïe, je me rattrape sans accroc. Un peu plus, et vu la taille de la crevasse, je me serais fracturé la cheville. Ça aurait été une très mauvaise idée. En prime, j’ai gagné une énorme éclaboussure qui a remonté jusqu’à mon short et qui a réussi à rentrer à l’intérieur de mes chaussures de rando waterproof.
Nous décidons de nous rapprocher du volcan Turrialba. Il est situé à 3300 mètres d’altitude. Ce volcan est entré plusieurs fois en éruption entre 2010 et 2016. C’est l’un des volcans les plus surveillés du pays. Tout autour de lui se trouve un parc national qui est fermé depuis 2012.
La route grimpe fortement et Javier avance à son rythme. Les derniers mètres sont les plus dures, car la route n’est plus goudronnée du tout. Si au début elle parait accidentée, ce n’est rien comparé à la suite. Nous roulons à 5km/h en priant Javier de ne pas crever ses pneus. Nous sommes à 2700 mètres et il y a toujours autant de végétation. Nous observons les courbes du volcan et rebroussons chemin afin de faire les 22 kilomètres qui nous séparent de l’hôtel. J’avoue que je suis un peu brassée après les virages et les secousses.
Il est 17h40 quand nous arrivons à bon port. La nuit se couche doucement. La propriétaire nous a demandé plus tôt si nous souhaitions manger à l’hôtel. Il y a trois plats proposés et nous les avons choisis à l’avance. La pluie continue et c’est la première fois que j’ai froid depuis que je suis arrivée au Costa Rica. Nous partons manger à 19h00. Le repas est délicieux pour moi qui est pris du saumon. Aurélien a finalement choisi du poulet et il tire la tronche à son assiette.
La soirée se poursuit au niveau de la planification, car demain nous n’avons plus d’hôtel, ni d’itinéraire.
Ce soir, pour la première fois que nous sommes ici, nous ne sommes pas fatigués à 21h00. Les discussions se poursuivent tard, frôlant les minuits.
La terre volcanique
Vous savez ce qui m’a réveillée à 4h42 en ce lundi matin ? Le bruit d’une bête. C’est une angoisse totale de ne pas savoir ce que c’est. Après vérification, c’est juste un papillon de nuit. Nous sommes sauvés.
Nous nous rendormons jusqu’à 7h30. Depuis la veille au soir, nous souffrons de « tourista ». Je suis persuadée que ça a un lien avec les pizzas. Enfin bref, nous nous bourrons de médicament tout en finissant de préparer nos bagages.
Aujourd’hui, il nous reste encore six jours devant nous. Nous allons gagner la côte Pacifique. Il est 8h30 lorsque nous chargeons Javier et le GPS annonce 195km en 4h30. En réalité, ça va être bien plus compliqué que prévu. Jusqu’à maintenant nous nous sommes toujours fiés au GPS sur maps.me et nous n’avons eu aucun soucis. Nous sommes au milieu des montagnes, avec des routes qui lui sont propres. Jusqu’à là, tout va bien.
Nous sommes environ à mi-parcours, et nous avons déjà fait un stop pour nourrir Javier qui commençait à s’épuiser. La route goudronnée laisse place à une route plus fine, puis la route plus fine laisse place à une route non goudronnée. Ça arrive, nous en avons déjà croisé et nous sommes confiants. Grave erreur. Le GPS indique soudain de prendre une petite route « résidentielle ». C’est au moment du virage suivant que nous comprenons que ça ne va pas du tout.
Nous nous trouvons dans l’équivalent d’une route de vigne. Mais une route de vigne du Costa Rica. Déjà, ce ne sont pas des vignes mais une plantation de café. Je rappelle que la route n’est pas goudronnée, qu’il y a des énormes crevasses de 20-30cm, que la route est si étroite qu’elle laisse à peine passer Javier et qu’il y a une pente d’environ 40%. Là, j’avoue que j’ai commencé à avoir bien peur. Rester bloqués ici, ou crever un pneu, serait le pire scénario possible. Nous parvenons à rebrousser chemin et là, nous stoppons tout. Impossible de poursuivre la route.
Nous observons la carte et constatons que les plus grandes routes font un détour immense au-dessus de San José. Cela me semble compliqué de partir aussi loin. Nous remarquons qu’il y a des routes plus épaisses que d’autres sur la carte et actuellement nous sommes sur de toutes petites routes. Nous repérons un itinéraire sur la carte et entrons dans le GPS village après village pour être sûre que la route ne soit pas détournée
Le problème de maps.me, c’est qu’il fait en sorte de prendre les itinéraires les plus courts, mais il n’a pas la possibilité de détecter une route vraiment impraticable. Dans un milieu comme la ville ou le bord de mer, cela ne pose pas de problème, mais dans l’environnement actuel c’est une catastrophe.
Nous devons d’abord rebrousser chemin sur trente minutes avant de pouvoir repartir de bons pneu.
Le premier village que je rentre sur le GPS est à une heure de route. Ça commence vraiment à devenir pénible. Les routes montent et descendent sans cesse. Les virages s’enchaînent et ils sont aussi serrés que la montée de Saint-Cergues. Les paysages défilent et bien que nous trouvions ça magnifique au début, là, nous avons juste l’impression de passer encore et encore aux mêmes endroits. La route est infinie, réellement, sans exagération.
Santiago est notre premier village, le second est Cristiano Rey. Entre ces deux bleds il y a techniquement trente minutes de route. En réalité, juste après Santa Marta, la route n’est plus goudronnée. Ce n’est pas une erreur cette fois. Nous croisons beaucoup d’autres voitures et même la police. C’est la seule route qui passe par ici, il n’y a aucune autre alternative. Nous allons parcourir quarante kilomètres de cette route non goudronnée. Béni soit le bitume ! Mes cellules cessent enfin d’être secouées dans tous les sens.
La route que Javier foule est fraîchement goudronnée, tout au plus quelques mois. A ce moment-là, je me sens presque chanceuse. Nous poussons un cri de joie lorsque nous atteignons la grande route au bord du pacifique, enfin une vraie route. A partir de ce point, il reste encore 1h30 et 88 kilomètres. La route est bordée de palmiers. Pas juste trois palmiers, plutôt des champs de palmiers de chaque côté de la route. Entre temps, les nuages ont gagné du terrain et la pluie martèle l’asphalte.
Nous arrivons finalement à 17h15. Ce matin, lorsque nous sommes partis, j’étais peu motivée à faire 4h30 de route. Je n’avais aucune idée à ce moment-là que nous allions en faire 8h45 et plus de 300 kilomètres. C’est énorme !! Je crois que jamais de ma vie j’ai roulé autant en voiture. Imaginez-vous faire 6h30 de route de montagne bien pire encore que les cols valaisans ? Ça va trente minutes, mais là, c’était particulièrement violent.
Le pire, c’est que nous n’avons pratiquement fait aucune pause. Une pour nourrir Javier, une pour que j’achète deux compotes et une banane comme seule repas de la journée et une pause pipi et glaces. Nous avons dû nous arrêter tout juste 10 minutes au total sur ces 8h45 de route. Vu notre heure d’arrivée, nous avons \240bien fait de ne pas traîner plus, au risque de rouler de nuit et sous la pluie sur des routes inconnues. J’admire Aurélien qui a pris le volant tout le long. De mon côté, j’ai repris le GPS en main afin de ne pas finir dans des endroits improbables, et ce n’était pas une mince affaire non plus. Il a fallu que je réponde aux interrogations d’Aurélien qui me demandait régulièrement « si j’étais sûre ? ». J’aurais bien voulu l’être !
Finalement, tout est bien qui finit bien. Javier se porte bien, nous sommes entiers et cette expérience nous serviras de leçon. Nous ne pouvons pas prendre la route sans anticiper un minimum le trajet, d’autant plus dans un pays que nous ne connaissons pas. Si nous avions suivi l’itinéraire correct, nous aurions mis seulement cinq heures sans bouchon et nous serions toujours restés sur des routes convenables.
Ça a été une belle épreuve de « self control » pour tous les deux ! Une petite anecdote : notre route a croisé celui d’un iguane au milieu du chemin. L’animal s’est figé totalement. Aurélien a réussi à l’éviter, et le reptile est passé entre les roues de Javier !
Nous sommes maintenant à Uvita, un petit hameau au bord du pacifique. Notre hôtel, le Marino Ballena, est petit avec seulement huit chambres. Nous avons la chance d’avoir un parking clôturé et une piscine ! L’homme qui nous accueille parle couramment anglais et ça nous change de ces derniers jours. Nous conversons un peu avec lui et il nous explique les choses à faire dans le coin. Malheureusement, la pluie sévit toujours.
Nous déposons nos bagages et partons manger au restaurant qui porte le même nom que l’hôtel, et qui se situe de l’autre côté de la route. Le repas est délicieux et cela fait un bien fou !
Nous rentrons et dormons aux alentours de 21h00.
Pour la première fois, nous traînons dans le lit et dans la chambre jusqu’à dix heures. Nous finissons de réserver les hôtels pour la fin de la semaine. Nous réservons aussi le moment pour notre test PCR de retour. J’avoue que la tâche est plus compliquée que prévu, car les cas ont augmenté dans le pays et beaucoup de centre sont déjà complets. La Suisse autorise un test 72h avant, ce qui limite les possibilités sachant que les résultats arrivent en 24-72h.
Si nous avons traîné aussi longtemps, c’est parce que nous pensions que le parc « Marino Ballena » était fermé. Erreur. Nous croisons Natalia qui gère l’hôtel et propose des excursions. Le jour de fermeture est demain. Cela implique deux choses. La première est que nous voulions réserver une excursion de snorkeling demain matin et que du coup, ça ne sera pas possible. Et la deuxième, c’est qu’il est passé dix heures et nous ne sommes pas encore au parc. Comme déjà mentionné les parcs nationaux se visitent plutôt tôt le matin.
J’avoue être un peu déçu, car cela change notre organisation et nous fait perdre du temps que nous avons déjà perdu hier. Bref, nous sautons dans Javier et roulons cinq minutes jusqu’à l’entrée du parc.
Le Marino Ballena est le site par excellence pour l’observation des baleines. En l’occurrence, ce n’est pas la bonne période de l’année. C’est un parc national principalement maritime, mais aussi avec sa part de jungle. Lorsqu’il est fermé, comme ça sera le cas demain, les plages ne seront pas accessibles. Le temps est nuageux et il a plu encore tôt ce matin.
Nous quittons rapidement la jungle pour fouler le sable avec nos pieds nus. L’endroit est magique. Magique pour moi j’imagine, car ce n’est probablement pas au goût de tout le monde. L’endroit a un côté sauvage qui me plait énormément. Comme la plage de Tortuguero. Sur la plage, il y a plusieurs bois morts et tout autour, la jungle est présente. Cette végétation luxuriante est incroyable.
Nous atteignons le point principal du parc Marino Ballena. En effet, ce nom est également dû au fait qu’il y a un banc de sable en forme de queue de baleine. Ce dernier est uniquement visible lors de la marée basse. Ce n’est pas le cas en ce moment. En revanches, il est quand même possible d’atteindre le bout de la queue si nous sommes prêts à nous mouiller jusqu’aux genoux. L’endroit est assez improbable et ça fait bizarre de voir les vagues arrivées de chaque côté quand nous marchons.
Nous y restons un peu moins de trois heures. Je profite de lire mon bouquin, pendant qu’Aurélien fait joujoux avec son drone. Le ciel finit par s’éclaircir, ce qui laisse les rayons du soleil brûlés notre peau. Nous sommes peu nombreux sur la plage, ce qui est très agréable. Comme des vrais touristes, nous sommes partis tellement à l’arrache que nous n’avons pas pris d’eau et c’est une des raisons qui nous fait revenir en arrière.
En rebroussant chemin, j’admire à nouveau cette nature sauvage. Notre route sur la plage croise des centaines de crabes ! Il y en a partout. Des petits et des plus gros. La plupart sont rouges, comme dans Bob l’éponge dirait Aurélien. Je suis fane de ces petits animaux. J’aime leur manière de marcher de côté et la façon vigousse qu’ils ont pour se déplacer. Au fur et à mesure que nous marchons, les crustacés se rangent dans leurs trous. Nous observons aussi des bernard l’hermite qui me font aussi beaucoup rire. C’est drôle, car à l’aller nous n’en avions pas vu.
Au-dessus de nos têtes, nous avons la chance de voir une vingtaine de pélicans qui volent l’un derrière l’autre. Juste après, deux perroquets, des aras rouges, s’envolent depuis la jungle. C’est magnifique, et ça finit de peindre le décore de carte postale dans lequel nous nous trouvons.
Nous quittons le parc national complètement assoiffés, et nous nous arrêtons dans le premier restaurant que nous trouvons pour nous désaltérer. Il est 13h30, et Aurélien commande à manger. De mon côté, je n’ai pas faim.
Nous repassons à l’hôtel et prenons une douche pour enlever le sable qui colle à notre peau. Nous partons ensuite en direction de « Dominical » un petit village à vingt minute de route.
Le centre est plus sympa que celui d’Uvita. En revanches, la plage est incomparable à celle de Marino Ballena. Ce qu’il faut reconnaître ici au Costa Rica, c’est l’authenticité du pays et de sa nature. Pas de grand complexe hôtelier, de chaise longue sur la plage ou de vendeur de noix de coco ou tout autre chose. C’est paisible.
Lors de notre arrivé sur la plage de Dominical, le ciel s’est couvert et nous n’avons pas particulièrement envie de nous baigner. Le courant est bien plus fort ici, et nous nous asseyons sur les cailloux pour observer les surfeurs au loin.
Quand nous retournons du côté d’Uvita, il se met à pleuvoir. Nous sommes entre deux périodes. Avril représente la fin de la saison sèche, tandis que mai est le début de la saison des pluies. J’ai l’impression que globalement le côté pacifique est plus pluvieux que le côté caribéen. Ce qui arrive souvent, c’est ce que nous vivons ces derniers jours : du beau temps en début de journée et de la pluie pour terminer.
Nous passons au supermarché pour acheter de quoi faire un apéro et retournons à l’hôtel. Aurélien profite de la piscine, même avec la pluie pendant que je bouquine sur la terrasse.
Après l’apéro, nous n’avons pas faim. N’ayant pas mangé non plus à midi, c’est plutôt étonnant. Quoiqu’il en soit, nous restons à la chambre et nous nous reposons. Durant la soirée, nous avons droit à plusieurs coupures d’électricité qui n’ont jamais duré plus de quelques secondes. Nous nous endormons vers 22h00.
Ce matin, nous nous levons tranquillement et allons prendre le petit déjeuner au restaurant de l’hôtel. Nous quittons Uvita à 8h50 et arrivons, 1h20 et 68 kilomètres plus tard à Manuel Antonio.
Manuel Antonio se trouve au bord du pacifique. C’est un endroit particulièrement réputé pour le tourisme au Costa Rica. Pour cette raison là, je ne voulais pas y aller. Finalement, au vu de notre itinéraire et du temps qu’il nous reste, nous y faisons un stop de trois jours. Il nous reste trop peu de temps pour aller du côté de la péninsule du Nicoya et Manuel Antonio est un arrêt avec de multiples activités.
La chambre à l’hôtel « La Vela » est déjà libre et nous avons même la chance d’être « upgradé ». Il faut dire que c’est particulièrement calme, donc il y a de quoi faire avec les chambres restantes. Dès que nous sommes installés, nous prenons nos sacs à dos et partons au parc national de Manuel Antonio qui se trouve littéralement à cinq minutes à pied. Avant ça, nous faisons la rencontre de Mister Iguane qui se balade tranquillement dans l’herbe de l’hôtel. Devant nous, il fait ses besoins et nous sommes surpris de voir des selles aussi grosses sortir de ce reptile.
La rue pour rejoindre le parc est très touristique. Nous nous faisons accoster à droite et à gauche pour des tours guidés, des habits, et encore tant d’autres choses. Déjà là, je me sens irritée, car c’est bien quelque chose qui ne m’avait pas manqué. Nous arrivons à l’entrée du parc et nous nous rendons compte qu’il n’est pas possible d’acheter de ticket. Nous devons rebrousser chemin de quelques mètres pour trouver un endroit où en acheter. C’est une nana derrière un guichet qui utilise le site internet officiel du parc pour nous faire acheter des billets. Chose que nous aurions très bien pu faire par nous même si nous avions eu du wifi. L’entrée est plutôt chère comparée \240aux autres parcs que nous avons faits. 20 dollars par personne. La nana nous demande encore des frais supplémentaires parce qu’elle a fait les démarche à notre place, c’est un scandale !
Cette fois nous avons nos tickets, et nous pouvons passer. La nana nous prend la température et nous nous lavons les mains. Aurélien doit déposer son drone dans un casier cadenassée à l’entrée, car ils ont fouillé nos sacs. J’avoue ne pas vraiment apprécier cette entrée en matière. Le début du parc se fait sur un pont en bois qui se surélève légèrement comparé à la forêt. Cela change très nettement comparer aux parcs que nous avons vu jusqu’à maintenant qui étaient beaucoup plus naturels.
D’un côté, je me dis que ce n’est pas plus mal par rapport aux reptiles et aux insectes. En effet, la vibration de nos pas doit être particulièrement dérangeante pour eux. J’imagine que le pont évite ce genre de chose.
Très rapidement, nous croisons un groupe de singe au-dessus de nous. Des singes écureuils ! C’est une espèce que nous n’avions pas encore vu. Quelques mètres plus loin, nous avons la chance d’observer un serpent fer de lance. En réalité, nous l’observons grâce à une autre personne qui le regarde. Il est juste sous la passerelle. Ses écailles se camoufle avec le sol forestier et je peine à distinguer du premier coup sa silhouette. Ce serpent fait partie de la famille des vipères. Son nom est dû à la forme de sa tête. Les deux boules à l’arrière de celle-ci montrent que c’est une espèce venimeuse, plus spécialement hémotoxique. Cette vipère au couleur impressionnante est l’une des plus mortelles du monde et encore plus spécifiquement au Costa Rica. Il est rare de l’observer dans les parcs nationaux, car elle se cache énormément et a globalement peur de l’être humain. Beaucoup de morsure sont faites aux travailleurs dans les champs et les plantations qui tombent sur ce serpent qui défend son territoire. C’est une bête fascinante !
Nous poursuivons notre route dans le parc. Nous croisons toute sorte de touriste, dont beaucoup qui sont encore bien moins équipés que nous pour la jungle. C’est sûr que la passerelle donne la possibilité à monsieur et madame tout le monde de s’y rendre. Également à des familles avec poussette et des chaises roulantes.
Plus nous évoluons, plus l’endroit devient moins fréquenté. Je pense que certaines personnes ne se donnent pas la peine d’aller plus loin. Nous empruntons le chemin du « Sloth trail », en espérant voir des paresseux. Nous avons la chance d’être pratiquement seuls, et le grand pont s’est transformé en petite passerelle étroite en vieux bois, ce qui me réconcilie avec ce parc national. Il y a énormément de crabe en dessous de nous. Ils sont magnifiques. Leur corps sont noirs, tandis que leurs pinces sont rouges pétantes. Au bout du chemin, nous tombons sur un mini restaurant où nous nous arrêtons pour croquer une morce. Voici le petit avantage, si cela en est vraiment un, d’être dans un endroit plus touristique.
Nous atteignons ensuite une des plages du parc qui a une eau d’un bleu que nous n’avions pas encore vu au Costa Rica, tournant sur le turquoise. Pendant la promenade au bord de la plage, nous croisons une bande singe capucin, la dernière espèce qu’il nous manquait pour avoir vu tous les différents singes du Costa Rica. Ils sont très proches de nous. J’ai lu que certaines personnes soupçonnaient que les singes soient nourris. Je ne le pense pas. Pourquoi ? Parce qu’en effet, ils ne craignent pas notre présence, en revanches, ils ne cherchent pas à interagir avec nous et à chercher ce que nous pourrions leur donner. Ils se courent après, et dans leurs folies, l’un d’entre eux me marchent même sur le pied ! Nous passons aussi sur un petit chemin à des dizaines et des dizaines de Bernard l’Hermite.
L’étape suivante et le « Cathedrale Trail » qui est une boucle d’environ deux kilomètres. Là, l’endroit est clairement plus sauvage et nous quittons les beaux chemins balisés du début pour notre plus grand plaisir. Nous comptons sur les doigts d’une seule main le nombre de personne que nous croisons, ce qui nous laisse beaucoup de temps seuls.
La marche est plus dure, car ça monte et redescend sans arrêt avec une belle pente. Ce qui est vraiment plus difficile à gérer, c’est l’humidité. Épaisse et suffocante, elle est bien plus présente que la chaleur en elle-même. Une fine pellicule de sueur est plaquée sur notre peau, et de grosses gouttes dégoulinent sur nos fronts. Nous croisons un agouti, qui est un petit rongeur et des singes hurleurs. Nous en observons un en particulier sur sa branche. Après quelques minutes, il urine et fait ses selles. Nous sommes bien contents de n’être pas juste dessous ! La fin du chemin se termine avec un pont qui est interdit d’accès. Pas question de retourner en arrière ! Nous comprenons que le pont est dangereux car certaines planches en bois ont craqué. Nous y allons chacun notre tour, marchant du côté des lambourdes et en nous tenant à la rambarde. Tout se passe bien.
Nous entamons le chemin du retour sur la « voie d’évacuation » qui est un chemin de \240pierre qui laisse aux voitures la possibilité de fournir le restaurant en vivre. Il est bordé de jungle, mais loin d’être aussi calme que le reste du parc. Nous n’avons vu aucun paresseux et c’est ce qui me pèse le plus. Au loin, nous voyons un groupe de touriste sous un arbre. Nous nous rapprochons tranquillement. Je n’y crois pas ! Un paresseux à trois doigts! Juste là, sur ce chemin improbable. Une femelle d’après le guide que nous croisons bien après. Elle se promène doucement, se retourne et change de branche. Nous assistons aussi à son repas et à une séance de grattage. Je suis en admiration totale. C’est un animal tellement particulier, tellement atypique, tellement drôle et tellement mystérieux. Un autre couple qui parle français sont près de nous et j’entame la conversation avec eux. C’est le deuxième qu’ils voient aujourd’hui, mais comme nous, aucun succès avant ce jour. C’est quand un groupe d’anglaise passe et que le couple leur répond qu’ils viennent de Suisse que nous nous disons que le monde est vraiment petit. Nous restons juste les quatre à observer cet animal dont nous vouons une adoration étrange. Ce sont des fribourgeois. L’homme est équipé d’un bon appareil photo réflex qui prend des biens plus belles photos que ce que nos iPhones réalisent. \240Il se propose spontanément de prendre nos adresses mails et de nous envoyer les clichés qu’il a réalisés. Nous avons énormément de chance !
Nous restons encore un moment à regarder la créature, puis quittons le parc avec le grand sourire sous les cris des singes hurleurs. En tout, nous sommes restés quatre heures, sachant que nous avons pris environ quinze minutes pour manger. Nous avons marché au total neuf kilomètres.
Nous retournons à l’hôtel et décidons d’aller faire un saut à la piscine de l’établissement. Nous tombons alors sur deux iguanes qui sont juste posés à côté de l’eau. Improbable ! Le barman lance un petit bout d’ananas et je comprends mieux pourquoi les reptiles aiment cet endroit. Nous profitons jusqu’à 17h00 où les premiers gouttes se font sentir. Pour finirl, il ne pleuvra pas beaucoup dans la soirée, mais juste assez pour nous faire sortir de l’eau.
Nous buvons quelque verres au bord de la piscine, puis nous allons au restaurant à deux pas de l’hôtel. C’est assez agréable de n’avoir pas besoin de prendre la voiture. Nous constatons que les prix sont une fois et demi à deux fois plus élevés qu’ailleurs. Avant de rentrer, nous faisons un saut par la plage où le ciel est étoilée est splendide. Elle brille comme jamais et nous apercevons la voie lactée. Nous avons aussi la chance de voir une étoile filante.
Nous nous couchons vers 22h30.
Ce matin, nous sommes réveillés par un mélange de singe hurleur et d’alarme de nos téléphones. Il est 5h00 et j’avoue que ça pique un peu. Programme un peu particulier, car nous retournons du côté d’Uvita pour une demi-journée de snorkeling. Ça aurait dû se faire hier matin, lorsque nous étions sur place, sauf que le parc national Marino Ballena était fermé.
En sortant de l’hôtel, nous tombons sur quelque singes capucins qui jouent ensemble au milieu de la rue. Nous prenons Javier et faisons une heure de route pour arriver à 6h35 devant le « Costa Riva Dive and Surf ». Nous prenons des gilets de sauvetage et des palmes à nos tailles. Nous voilà prêts, accompagné d’une guide, du capitaine du bateau et de deux autres accompagnateurs. Se trouve avec nous, deux personnes qui vont faire de la plongée, six de plus pour le snorkeling et enfin, une biologiste maritime nous fait l’honneur de sa présence. Cette derrière fera également de la plongée.
Nous retrouvons la plage déserte du parc national. C’est d’une splendeur dont je ne m’en lasse pas. Ce matin, nous avons droit à des Urubu noir (des sortes de vautours) qui se perchent et étendent leurs ailes sur une branche de bois mort. Effet garanti !
Nous nous rendons à Caño Island, une île à une heure de navigation. Elle est inhabitée, et est surtout réputée pour sa faune maritime. Nous prenons place dans le bateau qui est pourvu de deux longues banquettes en face l’une de l’autre. Cette configuration laisse de la place au centre du bateau. Le couple de fribourgeois d’hier, nous a dit que ça secouait pas mal. En effet, le bateau a souvent des gros à-coups qui font taper le bateau. Mon estomac fait yoyo au passage. Je prends sur moi, inspire et expire tranquillement, et surtout, je regarde au loin.
L’avant de l’embarcation n’est pas visible par le capitaine qui dirige depuis l’arrière. Pour cette raison, un homme s’est installé à l’avant. Il a un rôle très important ! C’est lui qui communique s’il voit des animaux devant nous. C’est principalement en guise de prévention afin de ne pas blesser de gros animaux comme les tortues qui viennent régulièrement prendre de l’air à la surface. Rapidement, il y a une carapace visible et nous nous arrêtons pour cette première tortue que nous observons avec plaisir. C’est un reptile très majestueux et une merveille de la nature pour moi. Nous allons en croiser quatre juste à l’aller.
Mon capitaine, la terre est en approche, je répète, la terre est en approche ! L’île n’est pas très grande. En revanches, elle est entièrement couverte de jungle hormis quelques plages. Là, nous sommes vraiment sur le cliché de l’île déserte. Quelques rochers protègent le bout de terre et les vagues viennent s’écraser contre ceux-ci. Selon la guide, il n’y a pas de gros mammifère qui vivent ici. Seulement quelques serpents non venimeux, quelques oiseaux et insectes.
Masque, tuba et palme, nous sommes fin prêts ! Nous sautons dans l’eau qui a bonne température. S’il y a bien un endroit où je ne suis pas à l’aise, c’est dans l’eau. D’autant plus dans la mer où je n’ai pas mon fond et où il y a pleins de bébêtes sous mes papattes. Je suis pas mal stressée, et je me détends au fur et a mesures. Des centaines de poisson de toutes les couleurs dansent juste en dessous de nous, près des coraux. C’est splendide ! Nous voyons, entre-autre, le poisson clown et le poisson chirurgien. Un banc de bébé poisson saute hors de l’eau en continuant de nager. Ça donne l’impression qu’ils volent. C’est génial, je n’avais jamais vu ça avant.
Soudain, j’aperçois une silhouette qui se reconnaît entre tous ! Je relève la tête et cris « There is a shark ! ». Les gens ont la tête sous l’eau et ne m’entendent pas, mais ils l’ont également remarqué. Un requin à pointe blanche ! Incroyable. Je n’avais jamais vu de requin jusqu’à maintenant et je jure de me souvenir de ce moment pour le restant de ma vie. Ce requin est connu pour être proche des plongeurs par curiosité, mais il n’est pas dangereux plus que ça. Nous restons à distance du squale qui finit par disparaître dans les fonds marins.
Après la première session de snorkeling, nous remontons sur le bateau pour une courte pause. Ils ont préparé un Tupperware pour chaque personne rempli de fruit. Ça fait un bien fou. Nous repartons un peu plus loin pour la deuxième séance. Nous continuons de voir globalement les mêmes poissons qu’avant. La petite déception d’Aurélien c’est de n’avoir pas nager avec des tortues. Je le comprends. Vu le nombre à l’aller, je pensais que nous en verrions sûrement. C’est toujours la loterie. De mon côté, j’aurais aimé voir des raies. Et en même temps je suis tellement contente d’avoir vu un requin !
Nous mangeons un délicieux burrito préparé par l’équipe avant de faire le chemin inverse. Heureusement, ça secoue moins cette fois. Il est passé 14h00, nous retrouvons Javier et reprenons la route.
Arrivés à l’hôtel, nous faisons l‘état des lieux... j’ai pris de sévères coups de soleil. Aurélien a porté un tee-shirt. De mon côté, je ne l’ai pas mis, car je savais que j’aurais assez chaud... la réflexion est mauvaise, et j’aurais dû le mettre pour me protéger du soleil ! J’ai bien mis la crème solaire, mais elle n’a pas suffi. Et le dernier soucis, ce sont mes fesses. La première fois que j’ai mis la crème, c’était quand j’étais en short, donc je ne les avais pas protégées correctement. J’ai maintenant deux belles marques !
Nous piquons une tête dans la piscine et je me plonge ensuite dans mon bouquin. Il a commencé à pleuvoir sur la route du retour, mais il a vite cessé.
Au bord de la piscine, il y a toujours les deux iguanes qui ont visiblement \240élus domicile. Le barman nous appelle et nous amène « derrière », un endroit accessible juste au personnel. Il y a, en fait, un portail qui mène directement au parc Manuel Antonio. Il y a une biche et son bébé ! Ils sont très rares à observer, car très craintifs. Ça remet tout de suite Aurélien dans son environnement !
18h00 s’approche et nous voyons le soleil se coucher. Pour la première fois depuis que nous sommes du côté pacifique, il ne pleut pas. Le moment pour nous de courir sur la plage pour observer un magnifique coucher du soleil. J’adore. C’est d’une beauté à couper le souffle.
Nous enchaînons ensuite avec un restaurant différent de celui fait hier soir. Je prends du poisson et c’est un pur régal. L’établissement se situe à côté de la route. La serveuse vient vers nous pour nous montrer du doigt le poteau électrique. J’hallucine ! Un paresseux ! Un paresseux juste à cet endroit complètement improbable. Il y a la plage, littéralement trois arbres et des câbles électriques à faire pâlir un électricien. Mon hystérie du début cède la place à un gros pincement au cœur. Je ne pense pas qu’il soit à l’endroit rêver. Je le vois remonter les câbles jusqu’au poteau principal. Épuisé, il s’arrête là et se roule en boule. J’ai le cœur fendu, et je me sens impuissante. J’ai un peu de peine à croire qu’il va réussir à gravir tous les obstacles jusqu’à la jungle, notamment la route qui se trouve juste en dessous.
Nous rentrons finalement à la chambre avec l’objectif de me noyer de crème après-solaire. \240Nous nous couchons vers 22h00.
Aujourd’hui, j’écris le douzième jours. Waouh. Le temps a passé bien vite et notre aventure touche bientôt à sa fin. Quoiqu’il en soit, rien ne change dans notre mode de vie aujourd’hui. Nous nous levons à 7h00 et partons prendre le petit déjeuner.
Une heure plus tard, un guide nous attend devant l’hôtel. Nous rejoignons un groupe de sept personnes composé de trois londoniennes et deux italiennes. Les démarches pour rentrer dans le parc sont toujours complexes et traînent en longueur. Le tour dure deux heure et demi. Aucun regret, car le guide est sérieux et motivé par son travail. Nous voyons vraiment pleins d’animaux. Des toucans, des iguanes, un cerf, un colibri, un singe hurleur et d’autres encore. Le guide a un monoscope qui permet vraiment d’observer les animaux même cachés, ce qui est très appréciable. Nous avons la chance d’observer quatre paresseux ! Incroyable. Nous ne les aurions jamais trouvés sans le tour guidé. En revanches, ils ne valent pas ceux que nous avions vu ces derniers jours, car ils sont simplement roulés en boule dans un arbre en train de dormir. Nous pouvons enfin observer en détail un singe hurleur avec tous ses traits grâce au monoscope. Même si nous avions déjà vu beaucoup d’animaux par nous-mêmes, je ne regrette en aucun cas d’avoir fait cette excursion. Pour conclure... le parc est certes bien plus touristique que tous ceux que nous avions vu jusqu’à maintenant. Cependant, il reste possible d’être au calme sur les chemins balisés et je pense qu’il est simple d’y trouver son compte avec la diversité des animaux et la nature environnante. Et le conseil ultime : il faut réserver des guides avec les hôtels afin d’éviter les arnaques.
Nous quittons le parc un peu avant 11h00 et regagnons l’hôtel. Avant d’arriver ici, à Manuel Antonio, j’avais repéré un restaurant proche de notre localisation actuelle. \240Nous prenons Javier et roulons un peu moins de dix minutes. Le restaurant “El Avion” porte ce nom car il y a tout simplement un avion dans l’établissement. L’endroit a un côté insolite. Nous avons également une magnifique vu sur l’océan pacifique, c’est splendide !
Après le repas, nous repassons à l’hôtel et partons pour la plage. Nous nous faisons accoster dans tous les sens, ce qui est assez désagréable. Ils proposent des chaises longues à louer. Nous finissons par en prendre une, et Aurélien loue une planche de surf. Je me plonge dans ma lecture pendant qu’il s’amuse de son côté. La pluie s’installe finalement sur la plage sans qu’on l’ait invité. Nous attendons un moment à l’abri, puis constatons que cela ne passe pas et retournons à l’hôtel. Nous nous rabattons sur les cocktails au bord de la piscine et le barman nous offre deux cocktails chacun pour notre fidélité de ces derniers jours.
Juste un peu avant 18h00, nous nous dirigeons vers la plage pour voir un semblant de coucher de soleil.
Pour le repas du soir, nous avions reçu un bon en arrivant pour une bouteille de vin dans un restaurant spécifique. Nous nous y rendons et mangeons un délicieux repas, avec une bouteille de pinard gratuite et des bougies partout. Nous nous endormons à 22h00 pour notre dernière nuit à Manuel Antonio.
Nous sommes tirés de nos rêves à 6h50 par le réveil. Pas question de traîner, puisque nous avons un rendez-vous important. Nous plions bagages et quittons cet hôtel qui nous a beaucoup plu.
La route entre Manuel Antonio et Jaco est longue d’une heure et quart. Javier nous mène à bon port, à 8h30 devant un laboratoire. Nous avons rendez-vous à respectivement 8h45 et 8h48 pour notre test PCR. L’établissement a l’avantage d’effectuer les analyses sur place, ce qui évite de perdre du temps en devant passer par la capitale. C’est la première fois que je dois faire ce genre de test. J’avoue les avoir fuis comme la peste jusqu’à présent. Et malgré mon métier et les contacts fréquents avec des gens malades, j’ai été épargnée. L’examen en lui-même est moins pire que ce que j’avais imaginé. Nous avons la chance de se faire frotter les deux narines en même temps et pour le même prix... Même pas une larme versée ! Cela nous coûte 110.- chacun.
Une bonne chose de faite ! Étrange entrée en matière dans cette petite ville de la côte pacifique. Manuel Antonio était touristique, mais principalement d’hôtel et d’excursion. Ici, Jaco a des allures de ville. Le centre est tout en longueur avec son avenue principale. Nous trouvons des grandes enseignes connues comme “Subway” ou “KFC”. C’est la première fois que nous apercevons de haut bâtiment et pour la plupart, ce sont des hôtels. C’est le cas de celui que nous avons choisi pour notre dernière nuit. C’est un grand complexe hôtelier avec casino, piscine et restaurants. Bien loin de la jungle de ces dernières semaines. Et j’avoue plutôt préférer la seconde option (pour autant qu’il n’y ait pas de bébêtes).
Il est juste passé 9h00, et nous pouvons déjà s’installer dans la chambre qui donne vue sur la mer. Nous repartons aussitôt pour emmener Javier à trente minutes de route de Jaco pour une chouette découverte. Nous marchons sur un pont particulier, le « Crocodile Bridge ». Il permet de passer au-dessus du « Rio Grande de Tarcoles ». Comme son nom l’indique, il est particulièrement connu car des crocodiles ont élu domicile juste sous le pont. La bénévole du Jaguar Rescue Center a émis la possibilité qu’ils étaient parfois nourris, car cela fait des années qu’ils traînent leur cuirasse par là. Il faut avouer que c’est assez étrange. La route est très fréquentée et particulièrement bruyante. Cela contraste avec le calme dont les crocos font preuve. Nous en voyons une douzaine. Certains sont vraiment imposants, ce sont des crocodiles américains. Ils peuvent mesurer entre cinq et sept mètres de long et peser entre cinq cents et mille kilogrammes. Je les trouve magnifique. Nous restons un moment à les observer, puis rebroussons chemin vers la civilisation.
Il est presque 12h00 et nous trouvons un petit restaurant sur l’avenue principale. Nous profitons d’un dernier repas local. Une bonne heure plus tard, nous enfilons nos maillots de bain et courons près de la piscine. Cette dernière a quelques installations, comme des sièges dans l’eau, un panier de basket et un filet de volley. Nous profitons d’une après-midi détente, où je me mets rapidement à bouquiner. Nous avons le plaisir de recevoir nos tests PCR qui sont négatifs ! Ils ont été d’une efficacité redoutable. En effet, la réponse est arrivée juste six heures après que nous nous soyons faits testés. Au bord de la piscine, la pluie, comme une vieille amie collante, finit par déverser son eau sur les terres costariciennes. Ainsi va la saison des pluies et le climat du pacifique.
Je ne pense pas avoir beaucoup parlé du Costa Rica en lui-même. C’est le moment où jamais ! Ce petit pays est composé de cinq millions d’habitants et est à peine plus grand que la suisse en termes de superficie. Sa fête nationale est le 15 septembre, jour de son indépendance avec l’Espagne, et je le mentionne juste parce que je trouve que c’est une excellente date. Sa langue principale est l’espagnole, mais l’anglais est courant grâce aux voyageurs américains réguliers. \240La monnaie locale est le colón, 10’000 colón correspond à quinze francs suisses. Le Costa Rica est souvent nommé “la Suisse d’Amérique Central”. Depuis 1948, c’est un pays neutre, car c’est devenu la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armé. Ce pays est classé numéro un du “Happy Planet Index” depuis 2009 alors que la Suisse n’en est que trente-quatrième et la France cinquantième.
Le Cost Rica produit la quasi-totalité de son électricité grâce aux énergies renouvelables (éolienne, hydraulique, géothermique). La faune et la flore de ce pays n’a plus besoin qu’on lui fasse de la pub. A noter que le CR possède 6% de la biodiversité mondiale pour une surface émergée de 0.03%. Chapeau bas. 1,3% de la faune serait endémique au pays. Il semblerait que chaque année, il y ait environ 160 espèces qui seraient découvertes. Plus de 23% de son territoire est placé sous protection. En 1950, 75% des terres étaient recouvertes de forêt, et ce chiffre a dégringolé à 25% en 1985 ! Aujourd’hui, le Costa Rica a presque stoppé la déforestation avec son territoire composé à 50% de forêt.
Ce petit pays d’Amérique Centrale est divisé en sept provinces qui sont elles-mêmes divisées en 81... cantons ! Et oui, comme la Suisse. Chaque canton a également un chef-lieu.
Retour au présent ! Nous passons un peu de temps en chambre en fin de journée. Pas de joli coucher du soleil pour notre dernière soirée ici. Nous descendons manger au restaurant de l’hôtel pour de la cuisine “italienne” qui tient à peu près la route. Nous fermons les yeux vers 23h00.
Dernier jour. C’est le dernier jour. Je peine à croire. Ça a passé si vite ! Et en même temps, nous avons fait tellement de chose. Nous nous réveillons spontanément vers 7h00 et prenons le temps, car le petit-déjeuner n’est pas avant 8h15. A cause des mesures Covid-19, nous avons dû programmer l’heure du repas.
Après s’être rempli le ventre, nous nous rendons sur la plage pour marcher un peu. Aurélien en profite pour faire joujoux avec son drone. L’hôtel n’a pas envahi la plage qui reste vierge de chaises longues et autres conneries touristiques. Les montagnes en arrière-plan, l’océan à perte de vue et la plage qui forme un décrochement de plusieurs kilomètres. L’endroit est comme une baie de paix.
C’est parti pour la piscine ! Nous profitons de la fraîcheur de l’eau avec plaisir. A 12h00, petite pause pour repasser dans la chambre et faire le check-out. Nous retournons ensuite à la piscine, histoire de se dorer la pilule et utiliser chaque instant restant. Difficile à croire que dans quelques heures nous serons dans l’avion.
A 15h30, nous devons malheureusement quitter les lieux et laisser le soleil rayonnant ici. Pour une fois qu’il n’y a aucun signe de pluie, cest le jour du départ. C’est toujours comme ça ! Petit coup de stress, car je me rends compte que je n’ai pas ma GoPro et nous demandons à retourner dans la chambre. Elle était toujours dans le coffre et s’était camouflée avec le fond de même couleur.
Je me place derrière le volant de Javier pour la dernière fois. Nous avons une heure et demi qui nous sépare de l’aéroport de San José. En réalité, nous mettons entre trente et quarante-cinq minutes de plus. Nous refaisons un saut à « Crocodile Bridge », la marée est basse et nous ne voyons que deux reptiles. Heureusement que nous sommes passés la veille, car il y en avait une dizaine ! Le trajet bouchonne un peu. Nous passons trois péages qui coûtent chacun entre trois-cents et huit-cents colóns, autant dire vraiment rien. Un dernier arrêt pour nourrir la bête et la nettoyer et nous arrivons finalement à « Amigo », l’endroit où nous avons loué la voiture. Tout est en ordre : nous rendons Javier à contre-cœur et les employés nous amènent à l’aéroport.
Il est un peu plus de 18h00 quand nous arrivons à l’aéroport. Nous enregistrons nos sacs à dos et déjà à ce moment-là, ils nous demandent les tests PCR. Nous passons ensuite l’immigration et je suis déçue que le mec ne me mette pas un deuxième tampons pour le départ dans mon passeport.
Tout est désert par ici. La plupart des magasins et restaurants sont fermés à cause du Covid-19. En effet, le gouvernement a renforcé les mesures depuis une semaine. Le centre du pays est majoritairement touché. Tous les magasins et structures non-essentiels ont fermé. Ils exercent également un système de confinement au niveau des déplacements en autorisant la circulation des voiture seulement à certains numéros d’immatriculations. Les endroits où nous nous sommes rendus n’ont pas été touché par ces restrictions.
Nous achetons encore quelques conneries à l’aéroport et dépensons nos derniers sous de monnaie local dans un Starbucks. L’A330 était initialement prévu pour un décollage à 20h40. Nous finissons par quitter le tarmac à 21h30.
L’avion est clairement plus plein qu’à l’aller sans pour autant être complet. Nous retrouvons notamment comme passager la mère qui secoue son gamin dans tous les sens durant tout le trajet. En cadeau au niveau des spécialistes cas-sociaux, nous avons une nana qui enlève son masque pour s’épiler ses poils de moustache avec un miroir qui a une lumière intégrée. Une autre qui a pris son coussin de nuque minie mouse et son coussin de lit Chanel n°5 alors qu’elle a quarante-six pige. Je crois que je vais m’arrêter là, car j’en ai déjà marre ! Le trajet de retour est plutôt court d’environ deux heures. Il durera au total neuf heure et demi. Je ne peux pas vraiment dire que j’arrive à dormir correctement. Aurélien s’endort directement en commençant son film tandis que je finis le mien qui dure deux heures. Après ça, je tente de piquer un somme et une fois que j’y suis, je suis réveillée par les pleurs d’un gamin.
Bref, le temps passe assez vite et quand je regarde la durée restante, elle indique une heure. A l’aller, j’avais trouvé beaucoup plus pesant. Le décalage est un peu spécial, car nous sommes partis à 21h30, avons 9h30 de vol et arrivons à Madrid à 14h48.
C’est le début du marathon ! Nous atterrissons au milieu du tarmac, nous devons attendre qu’un bus vienne nous chercher ce qui prends beaucoup de temps. Nous passons ensuite l’immigration qui est d’une lenteur exaspérante et finalement le contrôle à nouveau de nos sacs. Au cas où nous aurions trouvé une jolie bombe entre l’aéroport de San José et celui de Madrid. Nous traversons aussi tout l’aéroport avant d’arriver enfin devant notre porte d’embarquement. Il est 16h00. Je vous laisse calculer le temps que cela nous a pris pour atteindre notre but. L’embarquement commence lorsque nous arrivons et l’avion finit par décoller dans les temps, à 16h40.
Le dernier trajet en avion passe plutôt rapidement. Nous arrivons à l’heure à l’aéroport de Genève. Les sacs à dos sont là quand nous arrivons. Tout est parfait, presque trop parfait ! Aucun contrôle de la part des douanes suisses en arrivant, et la maman d’Aurélien nous attend pour nous ramener. Nous avons beaucoup de chance.
Les aventures touchent officiellement à la fin. Merci à tous ceux qui ont suivi !
Conclusion concernant le Costa Rica : un pays incroyable aux mille et une richesses ! Nous avons vraiment aimé ce voyage. Je le recommande à toute personne voulant approcher la faune et la flore tropicale et maritime de plus près. Et avec un guide c’est encore mieux. Louer une voiture et parcourir les routes costariciennes ont été globalement un jeu d’enfant. Attention toutefois à surveiller le GPS et l’itinéraire. Les locaux sont particulièrement gentils et bienveillants, ça a été un plaisir d’aller à leur rencontre. Quant à notre coup de cœur... je crois que ça restera Tortuguero, un endroit authentique et sauvage. En une seule phrase : qu’est-ce que vous attendez pour y aller ?