ÉTAPE 4 - SAVOIR LIRE UNE CARTE
Une étape terrible !
Si le départ se fait sous les meilleurs auspices, en descente et sur la route, les choses sérieuses vont vite arriver.
L’ascension du premier col démarre sur route puis au détour d’un virage via des chemins boueux en sous bois.
Un départ bucolique qui ne durera pas.
Si sur ce début du périple le sourire est toujours de mise, l’alternance de chemins pourris par les pluies de la veille, je reste scotché dans la boue et des murs infranchissables vont mettre mon moral à dure épreuve.
Retrouver quelques portions de bitumes sur des routes secondaires me feront du bien.
Et les quelques magnifiques panoramas me redonneront le sourire
Passé la montagne et ses magnifiques paysages qui vous font oublier la difficulté, je vais rapidement me retrouver en difficulté sur des parcours où tenir debout va être tout simplement difficile.
Les orages de la veille ont complètement détrempés les chemins tant est si bien que je suis scotché à la « route » en monté et en équilibre dangereux dans les descentes.
Sans suivent un parcours sur un tracé hasardeux où trouver le chemin est tout simplement un exploit.
La trace gps datant de 2019, la végétation a repris ces droits me bloquant parfois la « route »… et le hic, c’est qu’en ayant aucun reseau et n’ayant pas téléchargé la trace, je suis perdu.
À traverser en force les ronciers, je vais enchaîner les crevaisons et les arrêts imposés.
Encore un passage improbable…
Sorti de ce p…. de bois, je retrouve, après une vingtaine de kilomètres, enfin la civilisation et une supérette pour faire le plein de flotte.
Plus de 2 heures sans boire, je paye très cher moralement sous cette chaleur étouffante les efforts consentis.
Les rares lieux que je voulais parcourir ont finalement une saveur sans saveur, « en berne », tant j’ai souffert précédemment.
Je paye les efforts des jours précédents et les 92 bornes de ce parcours marathon qui n’en finissait pas.
À ce stade, si cette voie de chemins de fer désaffectée et un train avait pu me conduire jusqu’à l’hôtel, je l’aurai (peut-être pas) pris.
La suite du parcours sauve finalement cette sortie en suivant les canaux d’irrigation de la Catalogne.
En sous bois, l’ombre est une benediction tant la chaleur m’asphyxie.
Ce parcours aura été riche d’enseignement :
- 90 bornes de Gravel, ce n’est pas 90 bornes de cyclisme sur route.
- se reposer après 3 jours de raid montagneux
- avoir le niveau et l’entraînement adapté
- À défaut, faire preuve de tempérance et limiter la sortie à quelques dizaine de kilomètres et à peu de dénivelé
- le Gravel t’éloigne de fait de tous commerces, de toutes habitations, 2 bidons de flottes ne suffisent pas.
- matter la météo est de bon aloi
- 62 heures de récup…ça fait combien en jours ?
Bref, une étape où il faut arriver entraîné et frais pour pouvoir passer ce « marathon » sans trop de dépits.
À noter : une sortie de m…. reste une sortie mémorable ! L’avantage est que je m’en souviendrai.