Le bruit du réveil déchire le silence et nous extrait violemment de nos rêves. Il est 7h15. Malgré nos sept heures de sommeil, une fatigue latente emprisonne encore nos corps. C’est le grand jour. Pour le moment, le vol reste d’actualité. J’avoue ne pas y croire encore totalement. A 8h00, nous arrivons à l’aéroport et enregistrons notre unique bagage. Nous réalisons que Luton Airport est colonisé seulement par Easyjet, RyanAir et WizzAir. Après avoir nous-même fait l’étiquette de notre sac à dos, on nous demande d’aller le mettre une centaine de mètres plus loin dans les « heavy luggage ». N’importe quoi. Notre sac à dos fait 11,3kg !
Bref, nous passons la sécurité et allons prendre un petit déjeuner composé de crêpe et thé. C’est à ce moment que je prends conscience que finalement nous allons vraiment y arriver et que par conséquent, nous avons strictement aucun plan. Disons que la seule chose que nous avons réservé, c’est une voiture de location. Ce qui est déjà pas mal en soit. Le choix de l’itinéraire est délicat, car nous avions prévu à l’origine d’arriver tard le lundi soir, de dormir directement et par conséquent, d’avoir une journée complète le lendemain.
Nous savons qu’il commence à faire nuit vers 17h00, et qu’il est peu recommandé de rouler une fois le soleil dénué de ses fonctions. Je pense qu’on ira au feeling une fois sur place en fonction aussi du temps. Sur la météo de l’IPhone, qui a une fiabilité toute relative, il neige. Je repère rapidement 2-3 hôtels, principalement pour avoir une idée du prix sur les routes potentielles que nous pouvons prendre. J’avoue n’avoir jamais été dans un pays sans même avoir la première nuit de réserver. Comme quoi, tout est possible.
Le vol EZY9297 est complet. Au point que nous nous retrouvons à côté, mais de part et d’autre du couloir. Sièges C et D. L’Airbus prends son envol à 10h20 et atterrit trois heures plus tard en Islande.
Ça y est, je suis toute excitée ! On y ait vraiment. Dehors, les paysages ont des airs de fin du monde. J’imagine largement la complexité d’assurer une piste sécuritaire pour l’atterrissage des avions. Nous passons encore le contrôle de nos passeports et de nos code-barres liés au Covid.
Nous récupérons notre sac à dos et attendons la navette spéciale pour nous amener dans la zone de locations de voiture. Nous avions préréserver un petit 4x4 de type Dacia Duster. En réalité, nous sommes surclassés et recevons une Nissan Qashqai. Elle a même les sièges chauffants, un vrai bonheur. Tout ce luxe change sensiblement de Javier, notre Toyota Rush du Costa Rica. Pas de GPS, nous gérons avec l’application maps.me et nous avons acheté un allume-cigare USB afin de ne pas perdre trop de batterie en route. Notre réservation s’est effectuée avec Atak, et nous avons payé 350.- CHF pour 6 jours, ce qui est plus que correct. Nous avons assuré la voiture de manière moyenne, en ne prenant pas toutes les options. Il y a même une assurance pour le sable et les cendres…
Bref, il est 14h30, quand nous prenons la route avec Björn, le doux nom viking que nous avons donner au véhicule. Nous avons atterri à l’aéroport de Keflavik, au sud-ouest de l’île et au sud de Reykjavik la capitale.
J’ai changé d’avis. Ce n’est pas des paysages de fin du monde, plutôt des étendues lunaires à perte de vue. Nous devinons des pierres et de la roche noires sous une fine couche de neige. La route est dégagée, sales et non gelées. Le ciel est couvert, la température est de zéro degré et il n’y a ni pluie, ni neige.
Après une quarantaine de minutes de route, nous passons proche de Reykjavik. Dehors, le ciel pose de petits flocons et les routes deviennent majoritairement blanches. Nous passons au bord de l’Holmsa, une rivière gelée de douze kilomètres. Ça devient de pire en pire et nous ralentissons l’allure. Nous croisons beaucoup de voiture arrêtée, et même plusieurs dans le fossé dont un camion. Notre route est interrompue par une immense Jeep. La route est fermée à cause des conditions météos, ce qui nous oblige à faire un détour important. Au delà des routes, c’est la visibilité qui est pourrie.
Nous finissons par nous arrêter dans une boulangerie, dans un des rares endroits civilisés que nous croisons. N’ayant pas mangé à midi, nous dévalisons sandwich, desserts et boissons. Pour un total de 45.- ! Pas donné l’histoire. Avant de reprendre la route, nous passons également dans un magasin « Bonus » espèce d’équivalent à un Lidle. Aucune trace d’alcool dans le magasin. J’imagine que les règles doivent être aussi sévères qu’en Norvège, Suède ou en Finlande.
Nous reprenons la route après une trentaine de minute de pause. \240Nous regardons régulièrement le site road.is qui donne en tout temps l’état des routes par des couleurs, mais aussi avec des webcam. Nous avons même le droit au logo « snowshower », littéralement douche de neige.
Nous arrivons à destination à 17h30. Nous avons roulé durant 2h30 au lieu des 1h45 indiqué à l’origine par le GPS. Le reste de la route a été un mélange de route à peu près praticable à des… quoi ? C’est une route ça ? Le tout combiné à des on/off de brouillard.
Nous nous trouvons au Stracta Hotel. J’ai trouvé ça en deux clics sur Booking et nous n’avions pas réservé à l’avance. Sans trop de surprise, l’hôtel est loin d’être complet. La nuit coûte 120.- avec petit déjeuner. Il est juste magnifique. Le bâtiment principal contient la réception et le bar/restaurant, poursuivit d’un long couloir formant à eux deux une sorte de « L ». A ça, se greffe plusieurs embranchements qui s’étirent en couloir rempli de chambre. Le couloir menant à ces dernières est fait de baies vitrées de part et d’autres. Entre celles-ci, c’est du bois et encore du bois que l’on retrouve. Au bord des fenêtres, il y a des rebords pour s’assoir avec des fausses fourrures qui rendent l’endroit cosy. Au plafond, des ampoules suspendues donnent une lumière chaude et tamisée. Tout le long, on retrouve des tables basses et hautes pour s’installer en admirant le paysage blanc.
Nous nous installons et prenons ce qu’il faut pour nous rendre au spa de l’hôtel qui se trouve au milieu des bâtiments. Il y a un jacuzzi en plein air et deux saunas dans des tonneaux. La nuit est tombée vers 18h30 et le ciel se dégage peu à peu. Nous sommes seuls et profitons de ce moment de détente, perdu quelque part dans le nord de ce monde.
Après une bonne douche chaude, nous nous dirigeons au restaurant de l’hôtel. Salade pour Aurélien et gratin de poisson local pour moi, un délice. Ici les prix sont sensiblement proches des prix suisses. Nous arrosons le repas d’une bière locale. Il y a quand même du monde, notamment des personnes âgées.
Avant de partir rejoindre la chambre, nous jouons une partie de Skyjo dans le couloir calme et cosy qui mène à la chambre. Nous nous couchons vers 23h00 après avoir étudié la route du lendemain.
L’aventure a commencé bien avant l’embarquement. Nous avons tardé à réserver les billets, car nous avons été cas contact et la possibilité d’être positive au Covid-19 juste avant de partir m’a bien refroidi. Nous avons fait des auto-tests tous les jours qui se sont avérés négatifs. Nous avons pris les billets, puis fait le dernier test antigénique en pharmacie. Négatif aussi, le début des vacances se profilent vraiment !
Enfin, c’était sans compter le mail d’easyjet, envoyé à 00h32, soit moins de dix heures avant le départ. Dans celui-ci, il parle simplement d’un retard. Jusque là, tout va bien. Sauf quand le retard se compte en jour. A l’origine, nous étions censés faire Genève-Londres, puis Londres-Reykjavik. J’étais définitivement contre l’idée de partir avec easyjet, mais les options étaient si restreintes que c’était ça, ou rien. Vu le prix, la question s’est réellement posée.
Au lieu de prendre un vol à 14h00 à Londres, il est déplacé au lendemain à 10h00. Cela pose toute une question de logistique. Primo, cela vaut-il vraiment la peine ? Car nous perdons une journée. Nous décidons finalement que oui, car les démarches sont trop avancées. De toute manière, nous avions réservé que la première nuit d’hôtel. Je l’annule et envoie un mail pour la voiture de location. Secundo : qu’est-ce qu’on fait ce soir ? En appelant la compagnie low-cost, je renonce définitivement à la possibilité d’obtenir une quelconque aide de leur part. Je réserve un hôtel à 60.- la nuit à côté de l’aéroport. \240Tertio : pourra-t-on vraiment partir demain, et que ferons-nous si ce n’est pas le cas ? La raison du « retard » est liée aux conditions météorologiques. Vent à 125km/h, neige, le grand combo. Y’aura-t-il une éclaircie telle Moïse sur la mer afin de nous laisser atterrir sur l’île en toute sécurité ? Ça, personne ne le sait. L’idée est de voir heure par heure. Ce qui est sure, c’est que j’ai déjà visité Londres, Aurélien également, et se promener dans une ville avec pantalon et veste de ski, on a vu plus pratique.
Bref, nous quittons Genève à 9h45. Le géant metallique se pose à 10h30 locales sur les terres anglaises. Nous sommes accueillis par un soleil éblouissant à la limite de l’arrogance. Nous marchons une dizaine de minutes afin de rejoindre l’hôtel Ibis. La chambre est simple et plus que correct pour le prix.
Pas question de traîner. Une fois déchargés de nos gros sacs, nous prenons l’essentiel et marchons jusqu’à la station de train la plus proche, soit environ un kilomètre et demi plus loin.
Nous payons 57 livres, l’équivalent de 70 CHF pour le billet de train aller et retour. Autrement dit, un bout de rein, mais en même temps ce n’est pas spécialement plus cher que les prix suisses.
Je me rends compte à quel point cette situation m’aurait fait vriller quelques années auparavant. Finalement, le fait d’anticiper le moins possible et de réserver juste le minimum, cela permet de laisser une grande place à l’imprévu et d’éviter d’être sensiblement déçue lorsqu’il y a de tel changement.
La campagne s’étire à l’horizon, découvrant des maisons typiques, étroites et faites de brique rouge. Petit à petit, les étendues de verdure cèdent leur place aux silhouettes urbaines. En voyant le nom des arrêts défilés, nous décidons de s’arrêter à « London Bridge ». Il est 13h00. Nous décidons de trouver rapidement quelque chose à grignoter afin de ne pas perdre de temps. C’est tout naturellement que nous nous mettons d’accord sur le McDo qui s’impose à nous. Nous prenons à emporter et mangeons au bord de la Tamise. Le soleil est toujours au rendez-vous, les mouettes se font entendre et le Tower bridge se dresse fièrement à quelques centaines de mètre.
Requinqués, nous reprenons la route et marchons jusqu’au pont que nous traversons en admirant chaque détail d’architecture. J’ai beau l’avoir déjà fait, difficile de s’en lasser. \240Nous rejoignons le métro à l’arrêt « Tower Hill » et sortons à « Camden Town ». Nous avons choisi les deux de repasser dans ce quartier si particulier à Londres. Je ne peux que sourire en voyant certaines personnes avec des habits et des coupes de cheveux à des années lumières de ce que nous voyons au quotidien. J’ai l’impression que cet endroit est un refuge pour ces gens là. Les enseignes des magasins jouent les prolongations sur les bâtiments. Ainsi, nous observons des chaussures géantes en 3D sur la facade des bâtiments, mais aussi \240un dragon, une bouche piercée, ou encore des cartes. Plus loin, sur le pont, trois punks bougent au rythme de la musique qui est crachée par un petit haut-parleur. Ils portent fièrement une pancarte qui demande de leur donner de l’argent pour qu’ils puissent se saouler un peu plus.
Nous flânons un certain moment dans ce quartier atypique où le temps semble s’être arrêté. L’occasion aussi de refaire une photo avec Amy Winehouse, en souvenir de ma sœur avec qui nous avions fait ce selfie il y a sept ans plus tôt.
Nous reprenons le métro vers Piccadilly Circus. \240Nous marchons du côté de Soho, afin de trouver un magasin de casquette pour Aurélien. Mes pieds commencent à me brûler sérieusement. Mes chaussures ont été achetées dans le but de tenir des températures négatives. Autant dire qu’en faisant des bornes dans la ville avec dix degrés, ce n’est pas idéal. Je réalise alors que nous avons déjà marché dix kilomètres.
Petite chose que je n’ai pas mentionné avant : ici en Angleterre, la plupart des mesures Covid ont sauté. C’est le cas du port du masque qui n’est plus obligatoire. La liberté ! Qu’est-ce que ça fait du bien de se balader librement, de ne pas sans arrêt penser au masque, le chercher, le mettre, l’enlever pour deux minutes, puis le remettre à nouveau. Revoir aussi les expressions des gens et ne plus voir des visages mangés par un masque. Bref, c’est vraiment agréable et je me réjouis que la Suisse suive le mouvement.
Nous faisons une pause dans un tea room. J’en profite pour déguster un bon thé et reposer mes jambes. La nuit est tombée sur la ville qui grouille de monde. Nous visitons le M&M’s World et nous nous arrêtons ensuite au HardRock Café. C’est toujours un plaisir de retrouver un restaurant de cette chaîne. Nous y restons pour manger un burger et une bière locale. \240Nous reprenons ensuite le chemin du retour, car la route est encore longue. Nous atteignons l’hôtel à 22h30. Nous sommes complètement explosés et nous nous couchons peu de temps après. Nous avons marché 13,5 kilomètres !
A 7h15, le premier réveil sonne. Il fait nuit noire. Autant dire que nous n’allons pas encore prendre la route. Nous nous rendormons jusqu’à 8h00. Il fait toujours aussi nuit, mais nous anticipons, préparons nos affaires et Aurélien part prendre un petit déjeuner. Il est 9h00 lorsque nous quittons l’établissement. La réceptionniste nous souhaite une belle journée et surtout un « be careful ». C’est comme ça ici.
Le jour se lève doucement, laissant une bande de ciel bleu claire à l’horizon. Il semble que la journée va être radieuse. La visibilité est claire à des kilomètres autour de nous. Nous sommes accueillis par un vent glacial à faire soulever les cheveux et arracher des frissons lorsque nous voulons rejoindre Björn. Les routes sont à peu près corrects. Disons que le vent pousse la neige sur la route et des congères se forment progressivement sur les bords. Nous pouvons distinguer clairement les étendues blanches de part et d’autre. C’est magnifique.
Il y a deux spots à voir, qui se trouvent à une heure de l’hôtel que nous venons de quitter. En regardant sur road.is, nous constatons que les routes sont colorées de roses et de noires. La différence entre les deux ? Rose = difficult driving. Noir = difficult condition. Bref, autrement dit, la peste ou le choléra. La première route que nous prenons est bleu claire, ce qui signifie « slippery » donc glissant. En enchaînant sur la route rose, nous ne voyons pas spécialement de différence. Le bitume se devine sous la neige et la glace. Le vent pousse la neige sur la route ce qui donne un effet assez mystérieux, comme dans un spectacle.
Nous observons le long de notre chemin beaucoup de petits troupeaux de poney islandais. Après plusieurs bornes, nous nous prenons une tempête de neige sur la tronche. Avec des bourrasques si fortes que la voiture est poussée sur le côté. Nous avançons par intermittence entre deux volées de neige.
Plus loin, nous tombons sur une route avec littéralement quinze centimètres de neige dessus. Sans le 4x4, nous serions rester sur place. Comme dit Aurélien, nous roulons en crabe, en travers de la route. Björn s’accroche et tient le coup. Et pendant ce temps là, en sens inverse, nous croisons un semi-remorque, tranquille, qui avance au moins à 50km/h à moitié en travers de la route. Tout va bien. Plus loin encore, nous observons des oiseaux, des corbeaux, qui font du vol stationnaire à force de se prendre le vent en pleine face. J’avoue que c’est assez drôle à voir.
Je tente de m’arrêter sur un pont, car il y a \240une jolie vue. Le premier conseil qui nous a été donné, c’est de tenir la porte lorsqu’on sort de la voiture. La violence ! Le vent est si fort que je dois me concentrer pour réussir à respirer normalement. Je crois que je n’ai jamais été face à un vent aussi puissant. Sachant qu’il fait -3, le ressenti est glaçant.
A 10h30, nous arrivons au Geyser de Strokkur. Ici se trouve « Geysir », le geyser islandais qui a donné son nom à tous les autres phénomènes géothermiques de e type. Le terme vient du mot islandais « gjòsa » qui signifie « jaillir ». Aujourd’hui, celui-ci est dormant la plupart du temps. Ce n’est pas le cas de son copain le Strokkur qui exprime ses capacités toutes les 5 à 10 minutes.
Bref, avant ça, nous passons troquer nos pantalons de ville contre nos pantalons de ski. Je n’ai jamais senti un vent aussi fort. Le ressenti est en tout cas de -15. Je m’empresse de cacher mes mains dans mes gants, puis dans mes manches car le tissu autour de mes mains n’est pas suffisant. La première chose qui me marque, cest l’odeur de souffre importante qui flotte dans l’air.
L’endroit est un champ de neige avec des gouilles d’eau chaudes un peu partout. J’essaie de voir quelque chose entre mon écharpe, mon cache-oreille et le vent qui gèle chaque millimètres de ma peau exposée. Nous sommes surpris par le geyser Strokkur qui crache à plusieurs mètres du sol. L’endroit est magnifique et atypique. Lorsque nous marchons, la neige, poussée par le vent s’infiltre autour de nos pas, ça donne un air féerique.
Partout il y a des panneaux pour indiquer qu’il ne faut pas toucher l’eau. En effet, cette dernière oscille entre 80 et 100 degrés. De la vapeur se dégage des cratères, tandis que le vent créé des mouvements dans l’eau, le tout accompagné des rayons du soleil.
A la fin de notre visite, nous courrons nous réchauffer à l’intérieur du restaurant, il est 11h30. Nous décidons de commander à manger afin de ne pas perdre de temps pour la suite. Notre prenons deux pizzas et deux bières Viking ce qui nous revient à 60.-. J’ai commandé une pizza « Viking » juste pour le nom, sans regarder vraiment ce qu’il y avait dedans à part du piment. En discutant avec Aurélien, avant de recevoir la commande, il me dit ne pas l’avoir prise à cause de la banane. Pardon ? De la banane dans une pizza ? Déjà avec les ananas je pensais avoir tout vu… je pensais à une blague jusqu’à ce que ma pizza arrive, parsemée de banane. J’ai honte, je n’arrive même pas à trouver ça mauvais. Par contre, faudra quand même m’expliquer le lien entre les bananes et les vikings.
Il est 12h30 lorsque nous quittons le site des geysers. Le ciel est entièrement dégagé et le soleil est éblouissant. Le parking est bondé, alors que deux heures auparavant, nous faisions partis des rares chanceux à visiter le site.
Nous reprenons la route avec Björn pour environ dix minutes et nous nous arrêtons pour voir les Gullfoss. Ici, l’endroit est envahi de touriste. Je n’ose même pas imaginé en pleine saison touristique. Le temps extrême ne fait pas exception ici où le vent souffle terriblement. La cascade est impressionnante. Le bruit de l’eau se fait violence par dessus celui du vent.
A 13h15, nous repartons, non sans avoir fait une photo avec un immense 4x4 qui donne l’impression d’avoir été conçu pour aller sur la lune. L’idée est de rebrousser chemin pour rejoindre le même endroit que nous avons quitté ce matin.
Sur la route, nous tombons sur les Faxafoss. Sans surprise, c’est encore une cascade ! Je la trouve encore plus belle que la précédente.
Nous repassons devant l’hôtel après un peu plus d’une heure de route, ce qui est trente minutes de moins que ce que nous avons roulé ce matin. Il faut dire que cette fois le soleil nous a ébloui tout le long, et que la route était meilleure.
Nous n’avons rien réservé pour ce soir. Je pensais dormir du côté de Vik. C’est donc l’objectif que nous nous sommes fixés. Nous passons à côté de l’imposant volcan Eyjafjöll, celui qui a tant fait parlé de lui en 2010, lorsqu’il a diffusé un important nuage de cendre qui a bloqué le trafic aérien. Pour l’anecdote, ce volcan s’est réveillé après un repos de 187 ans.
Nous réalisons que nous traversons énormément de paysage complètement vide. Nous nous interrogeons sur le pays. Nous tentons d’estimer le nombre de personne vivant sur l’île. C’est un échec total. J’imagine six millions, Aurélien quatre, alors que la réalité se chiffre à quelques trois cent milles habitants ! Pour un pays quasiment deux fois et demi plus grand que la Suisse. Cela donne 3 habitants au kilomètre carré ici, contre 200 habitants au kilomètre carré en terres helvétiques. En y réfléchissant, il est vrai qu’hormis Reykjavik, il n’y a aucune grande ville. Et le peu de village que nous croisons sont minuscules. D’ailleurs nous croisons tellement de poney islandais que je les imagine plus nombreux que les islandais eux-même.
Nous faisons un stop au Skogafoss qui se trouve sur notre route. La chute d’eau mesure 62 mètres, c’est l’une des plus célèbres d’Islande. Le nombre de personne s’y trouvant confirme cela. Le vent est toujours aussi puissant et nous nous équipons en conséquence. Sans même nous en rendre compte, nous finissons tremper en faisant les photos au pied de la cascade. Nos habits déperlants assurent le job. Nous sommes surpris de constater qu’avant même de dire ouf, l’eau sur nos habits gèle ! Je me sens littéralement comme un glaçon géant. En faisant bouger mes bras, la glace craquelle et se brise sur le tissu de ma veste.
A 16h30, nous quittons le site et partons en direction de Vik. Le ciel est toujours aussi dégagée et nous avons la chance de voir le soleil se coucher, dégradant autour de lui plusieurs couleurs oranges et roses.
Vik est la seule localité à septante kilomètres à la ronde. En 2016, elle comptait 318 habitants. Son nom complet est « Vik í Myrdal » ce qui signifie « La baie de la vallée du marais ». \240Le petit village contient dix rues, et une église aux toits rouges qui surplombent les maisons au contrebas. En arrivant dans le village, nous nous dirigeons naturellement vers la plage. Waouh. Le sable est noir et Aurélien le compare à du marc à café. Il y a un mélange de neige et de sable sur la côte. A l’horizon, deux rochers se dressent vers le ciel qui explose de couleur, donnant au lieu un air artistique. Et pendant ce temps, l’océan Atlantique, sauvage et inaccessible, déroule ses rouleaux sur la plage. Nous prenons un bol d’air frais après toutes la route effectuée, soit environ 250 kilomètres. Aurélien fait des ricochets sur l’eau avec des galets, le cadre est magnifique.
Nous atteignons finalement le Katla Hôtel à 17h45 alors que le soleil tire sa révérence. L’hébergement se situe à cinq minutes de Vik. Il est particulièrement calme. La réception se trouve dans le bâtiment principal. Il y a ensuite plusieurs bâtiments qui contiennent les chambres. Nous nous installons et filons rapidement dans le bain géothermique. Nous retrouvons l’odeur du souffre. Cela fait un bien fou de détendre les muscles. Nos visages sont vites glacés par le froid. Après un passage au sauna, nous regagnons les chambres.
A 19h00, nous retournons à Vik pour manger. Nous plaçons notre choix sur le Smidjan Brugghus réputé pour être le meilleur burger de l’Islande. La particularité de cet endroit est qu’ils brassent leur propre bière ! Ainsi, nous pouvons commander une « Slip ». \240La décoration du restaurant est dans le style industriel. L’endroit est animé en ce mercredi soir.
La nuit étant tombée depuis un moment, dès 20h30, c’est l’heure des potentielles aurores boréales. Le ciel est entièrement dégagé, les étoiles brillent, la lune est partiellement présente et l’indice d’aurore est à 5/9 ce qui est plus qu’excellent. Malgré tout cela, et plus de deux heures à stagner en dehors de la ville et des lumières, pas l’ombre d’une aurore. J’avoue être particulièrement déçue, car clairement de la semaine, c’était la soirée avec le plus de possibilité et les meilleures conditions.
Épuisés par la journée, nous rejoignons l’hôtel à passer 22h00. Une douche, puis nous sombrons rapidement dans le sommeil.
A 9h00, nous avons paqueté nos affaires, pris le petit-déjeuner et rendu la chambre. Nous grimpons dans Björn pour de nouvelles aventures. Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt… enfin tout est relatif en Islande puisque le soleil pointe son nez seulement à 9h30.
Déjà dans le ciel, nous profitons des lueurs rosées des prémisses du réveil de la boule de feu. Les petites montagnes rocheuses autour de nous, sont teintées de rose. Le contraste avec la neige est saisissant. Il semblerait que le temps soit clément également aujourd’hui. Du moins pour le moment, car le ciel bleu accueille juste quelques nuages.
Le thermomètre affiche -6 et rapidement descend jusqu’à -11 lorsque nous prenons de la distance. Même pas besoin de gratter les vitres lors de notre départ, je pense que l’humidité est étonnement faible ici.
Une trentaine de minute plus tard, après un spectacle de lumière magnifique, le soleil s’élève enfin et prends de la hauteur.
Vers 10h00, nous faisons un stop au Fjadrargljufur, un canyon très connu du sud de l’Islande. Ayant vu les photos en été, je ne m’étais pas particulièrement imaginé ce que cela donnerait en hiver. Nous ne tardons pas à le savoir. Une fois la voiture posée, il faut marcher un petit peu. Il n’y a pas de vent, ce qui est bien plus agréable que les expériences de la veille. Nous croisons un autre et unique couple de l’endroit qui rebrousse chemin. Nous sommes seuls et entendons seulement le bruit de nos pas qui crissent sous la neige. Le canyon est entièrement sous la glace et la neige ! Il n’y a même pas le bruit de l’eau pour nous bercer, juste le silence qui s’étire.
Nous regagnons Björn et reprenons la route. J’avoue que malgré que les conditions soient bonnes, la route est difficile, car elle est en permanence gelée. Le fait que globalement elle va toujours droit aide beaucoup et nous permet de garder une bonne vitesse. Il faut quand même dire que nous traversons énormément de rien. L’horizon s’étire à perte de vue, étalé d’une couche de blanc. C’est assez impressionnant de faire des kilomètres, encore et encore et ne voir rien. Hormis des poneys, toujours eux, et quelques fermes complètement isolées.
Nous faisons une pause au Vatnajökull café, un des rares café/station d’essence que nous croisons. Nous sommes d’ailleurs les seuls clients. Nous profitons pour remettre du diesel. Le coût est identique au prix Suisse avec environ 2.- par litre. Nous rachetons de l’eau, deux redbulls et je commande un chocolat chaud, histoire de se poser cinq minutes. L’endroit est plutôt charmant pour un truc perdu au milieu de rien.
Cette fois, c’est moi qui reprend le volant pour les trente derniers kilomètre qui nous séparent de notre destination. Je pousse un petit cri de joie lorsque j’aperçois le lagon de Jökulsárlón ! Il y a des icebergs partout. C’est splendide, et si paisible. Enfin, il faut encore passer outre le parking ultra touristique. En effet, ici c’est l’endroit qui sert de point de rencontre pour de nombreuses excursions.
Il est 12h15, nous avons 45 minutes pour passer aux toilettes et croquer une morce avant notre rendez-vous à 13h00. J’ai réservé l’excursion moins d’une heure auparavant avec « Guide to island ». Le coût est vraiment hors de prix, 150.- par personne. Apparemment ça en vaut la peine ! Affaire à suivre.
Nous montons dans un véhicule lunaire qui fait trois fois ma taille, j’adore ! Je comprends assez rapidement pourquoi nous ne pouvons pas atteindre la grotte glaciaire sans l’aide d’un guide. Nous roulons littéralement sur la neige, et sans ces véhicules spéciaux, cela serait impossible. D’ailleurs, nous apprenons que chaque pneus valent 5’000 dollars ! Nous sommes secoués dans tous les sens jusqu’à ce que la grosse jeep s’arrête près des autres. C’est là que l’aventure continue ! Nous enfilons nos casques sur nos têtes et mettons des crampons aux chaussures. C’est parti !
Le Vatnajokull, aussi appelé Vatna, est la plus grande calotte glaciaire d’Europe et représente à elle-seule huit pourcent de la superficie de l’Islande. Comme beaucoup de glacier ici, elle recouvre plusieurs volcans. Elle renferme un petit joyau nommé la « Crystal Ice Cave » ou encore l’ « Anaconda Ice Cave ». Cristal en référence à sa couleur bleutée et Anaconda en raison de sa forme allongée. Vous l’aurez compris, je parle bien d’une grotte de glace !
Nous marchons une bonne vingtaine de minute jusqu’à la grotte de glace. Nous avons de la chance, car le soleil accompagne nos pas et le vent est quasi absent. Incroyable ! Je n’avais jamais vu de grotte de glace auparavant. C’est vraiment impressionnant. Le guide nous explique que la glace se forme au fur et à mesure de l’accumulation de la neige. Les premières couches vont devenir de la glace très épaisses. Nous observons dans la glace des traînées de cendre volcanique ! \240Là encore, le guide nous explique que chaque cendre à son propre ADN et qu’en analysant les petites particules, il est possible de savoir à quel volcan elles appartiennent.
L’endroit a quelque chose de magique et le bleu que nous observons dans la glace est de toute beautée. Cette couleur particulière est dû au fait que la glace est si dense, que seule la couleur bleue est reflétée par la lumière.
En retournant au gros véhicule, nous nous déchargeons des crampons et des casques et reprenons notre route de fortune jusqu’à atteindre la route principal. Avant de revenir au parking, notre guide donne un coup de volant à gauche et nous partons en direction de l’océan. Je crois que nous ne sommes même pas sur un chemin ! Cela a peu d’importance vu les capacités du véhicule. C’est très drôle, jusqu’à ce que nous prenons une grosse bosse et que nos boîtes crâniennes viennent s’écraser contre le plafond. L’impact est si fort que je lâche un cri de douleur.
A 16h00, nous sommes de retour au parking. Nous profitons de passer aux toilettes et regardons le programme pour la suite. A l’origine, nous avions voulu dormir du côté de Jökúlsarlón. C’était avant que je comprenne que ce n’est en aucun cas un village. Il y a bien deux hôtels dans un rayon de dix kilomètres autour, mais aucun ne propose un restaurant à l’intérieur. Autant dire que nous n’avons pas spécialement envie de faire trente minutes de route juste pour manger. Bref, nous décidons finalement de nous rendre à Höfn qui sera notre point le plus éloigné du voyage.
Avant de prendre la route, nous passons à la « Diamond Beach ». Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Une petite idée ? Et oui, les diamants au sens figuré représente des gros blocs de glace ! Posés à même le sable noir. Cela donne un tableau plutôt cocasse. Ce phénomène est lié au glacier Breiðamerkurjökull, situé en amont de Jökúlsarlón, qui libère des blocs de glace. C’est pour cela que des morceaux d’Iceberg viennent stagner au niveau du lagon de Jökúlsarlón. Ils atterrissent là après des centaines d’années de périple. Le lagon étant relié à l’océan, une petite partie de ces blocs rejoignent l’eau salée, sont lavés et polis, puis rendus à la terre par le sable. Voilà l’explication de ce paysage improbable. Dans un premier temps, on aurait presque pu imaginer que quelqu’un était venu poser les blocs de glace un par un sur le sable.
Nous avons la chance d’observer un magnifique couché de soleil au passage ce qui nous permet de faire de très belles photos. Et surtout… une chance incroyable d’observer deux otaries dans leur milieu naturel qui se promènent tranquillement entre le lagon et l’océan.
Nous reprenons la route avec Björn. Après un petit quart d’heure, nous voyons un troupeau de renne. La tentation est trop forte, et malgré ce que le bon sens ordonne, nous faisons nos touristes et Aurélien stoppe la voiture au bord de la route. Les rennes me regardent plus intrigués qu’effrayés. Je reste à distance et observe avec plaisir ces grands herbivores. Aucune autre voiture, nous avons la chance de les voir avec le seul bruit de leurs pas trottants dans la neige.
Plus loin, nous nous arrêtons à nouveau pour faire une photo du coucher de soleil de malade qui s’étale à l’horizon. Nous avons une chance de dingue depuis deux jours au niveau du temps.
En route, nous trouvons un guesthouse \240à prix correct. 105.- pour une nuit au « Lijla Guesthouse ». \240Nous nous trouvons bien avant Höfn, au milieu de nul part. Nous garons la voiture et je me campe devant la ferme abandonnée qui se trouve à côté du guesthouse pour admirer le paysage. Les glaciers au fond sont teintés du rose que renvoie les rayons du soleil couchant. Juste magnifique et époustouflant. Je crois qu’aucune photo arrivera à rendre grâce au spectacle qu’observent mes yeux.
Il faut un petit moment pour que quelqu’un débarque à la réception. En effet, nous sommes les uniques clients des lieux. Ils ne sont pas spécialement sur le qui-vive. Les chambres se trouvent dans le bâtiment d’en face qui semble être particulièrement moderne. Cela se confirme quand nous voyons l’état de la chambre. Ici pas de spa ou jacuzzi. D’ailleurs nous n’avons trouvé aucun hôtel qui proposait ce genre de service à la ronde.
La nuit est tombée et nous commençons à avoir faim. Personnellement, j’alterne entre la faim et les nausées. Ma tête continue de me faire mal. Nous parcourons trois restaurants dans les alentours. Tous fermés. Deux se trouvaient dans un hôtel/guesthouse et l’autre dans une station service glauque. Nous nous résignons à devoir tout de même aller à Höfn ce soir si nous voulons manger. C’est assez dingue. Il n’y a rien autour de nous ! Pas même un self-service ou autre. Bref, nous parcourons les trente bornes qui nous séparent de la petite ville et nous nous arrêtons dans le premier restaurant ouvert.
L’endroit est animé et nous commandons un burger de renne pour Aurélien et des côtelettes d’agneaux pour moi. Un pur régal. Nous arrosons le tout d’une bière locale et pour le dessert nous goûtons les kleinur (ou kleina au singulier) qui sont des pâtisseries locales sous forme de beignet soupoudrées de cardamome.
En terminant le repas, nous voyons plusieurs personnes sortir pour prendre des photos. Des aurores ! C’est ainsi que nous voyons nos premières aurores boréales sur le parking d’un restaurant en plein milieu d’un grand village. Honnêtement vu les lumières, ce n’est pas spécialement incroyable.
Nous prenons Björn et roulons en direction de l’hôtel. Dès que nous pouvons, nous nous arrêtons sur un parking en bord de route. Les aurores qui se trouvent au- dessus de nous sont énormes ! Elles forment un arc de cercle entre les deux côtés de la route. Nous avons une chance inouïe. A chaque seconde qui passe, elles se modifient et deviennent un peu plus denses, voir un peu plus fines ou un peu plus étalées. Elles dansent littéralement devant nous.
Nous nous arrêtons encore une fois plus loin, aux abords d’une ferme. Il n’y a aucune lumière hormis celle de la lune et des rares voitures qui passent. C’est époustouflant. Honnêtement, il y a des fois où on dirait que ce sont de simples nuages, et d’autre fois, lorsqu’elles se condensent, nous observons facilement la couleur verte qui s’en dégage. En photo, leur couleur ressort de manière plus intense.
Nous restons dehors jusqu’à ne plus sentir nos doigts et risquer des gelures. Il faut dire qu’avec les moins huit degrés, ça pique. En retournant à l’hôtel, nous nous rendons compte que depuis la chambre, grâce aux baies vitrées, nous voyons des aurores sur les montagnes en face de nous. Pouvoir savourer ce phénomène au chaud, est un pur plaisir.
Et finalement, comment ça se crée une aurore boréale ? Le soleil est le grand responsable. Lors de forte éruption solaire, des particules sont projetées dans l’espace. Lorsque ces dernières rentrent dans le champ magnétique terrestre, elles sont attirées vers une zone ovale située autour du pôle nord magnétique. C’est la que les particules solaires interagissent avec les couches supérieures de l’atmosphère (l’ozone, l’oxygène, le nitrogène, et les autres gaz protégeant la terre). L’énergie dégagée de cette manière devient visible pour l’œil humain. En réalité ce phénomène a lieu plus de cent kilomètres au-dessus de nos têtes. La possibilité que nous avons de les observer montre la puissance dégagée, qui met en jeu une nuée d’atomes et de molécules. Les aurores boréales (ou australes pour celles se trouvant dans le sud) sont un phénomène 100% naturelle. Leur apparition et leur intensité dépendent donc de l’acitivite solaire et de leur emplacement sur le champ magnétique terrestre. En résumé, il faut beaucoup de patience, car elles sont capricieuses et apparaissent quand elles veulent, là où elles veulent. Nous savons qu’en principe elles sont observables de décembre à mars et de 20h00 à 01h00.
Pourquoi les aurores boréales sont-elles vertes ? C’est le cas la plupart du temps. Les couleurs sont dûes à la hauteur de la collision des atomes, ainsi que le gaz auquel elles se lient.
Vert : couleur la plus courante. Collision avec molécule d’oxygène à une hauteur entre 100 et 300km d’altitude
Rose et rouge foncé : collision avec molécule d’azote à environ 100km d’altitude
Bleu et mauve : collision avec molécule d’hydrogène et d’hélium. Assez difficile à voir à l’œil nu.
Après toutes ces explications, nous finissons par sombrer dans le sommeil un peu avant minuit alors que les aurores entament leurs dernières valves au-dessus des montagnes.
La vue depuis le guesthouse
La vue depuis le guesthouse
Une fois de plus n’est pas coutume, nous nous levons vers 7h45 et partons prendre le petit déjeuner. Le soleil commence à étendre ses lumières, chassant progressivement la nuit.
Nous reprenons la route vers 9h00, et repartons du côté de Höfn afin de voir la petite ville de jour. Le nom de cette localité signife simplement “port”. Il y a 1900 habitants. Ce n’est pas spécialement joli. Les bâtiments ont tous une couleur blanc sale. Ça donne un air plutôt triste. Nous avons la chance d’observer encore de près des rennes. Nous nous arrêtons également pour caresser un troupeau de poney islandais.
Nous commençons gentiment à entamer la route du retour du côté de Reykjavik. Les heures passées en voiture étant longues, j’ai eu le temps d’aller chercher des « fun facts » sur l’Islande. En voici quelques unes :
1. Il n’y aucun McDonald’s dans le pays.
2. La langue islandaise a son propre alphabet de 32 lettres
3. L’Islande est le premier consommateur de banane en Europe avec 18kg par personne par année. Je comprends mieux pourquoi j’avais de la banane sur ma pizza !
4. L’Islande n’a jamais eu d’armée, et la police ne possède pas d’arme à feux
5. Le sport national est le handball
6. Depuis une loi votée en 982, il est interdit d’importer des chevaux sur le territoire islandais afin de préserver la pure race islandaise. Si un cheval quitte le territoire, il ne pourra plus jamais y revenir.
7. Tout le monde en Islande est cousin/cousine plus ou moins éloignés, maximum au 9ème degré. Une application sur smartphone a été créé \240(IslendingaApp) pour voir si la personne que l’on vient de rencontrer n’est pas affilié à sa propre famille.
8. 100% de l’électricité et 95% du chauffage proviennent de l’énergie géothermique et hydraulique.
9. Il n’y qu’aucun amphibien sur l’île, ni reptiles, serpents ou lézard. D’ailleurs, l’Islande fait parti des deux pays du monde qui n’ont pas de moustiques. L’autre étant l’Antarctique.
10. L’Islande a un représentant officiel des elfes. Son rôle est de veiller à ce qu’aucun nouveau projet de construction vienne perturber la sérénité de ces créatures. Il faut savoir qu’environ 30% de la population croit aux elfes et aux trolls.
11. La bière est légale depuis 1989. La prohibition a pris fin le 1er mars. C’est dorénavant la fête de la bière tous les 1er mars
12. La population de mouton est supérieure à celle des habitants avec plus de 800’000 individus. La tête de mouton bouillie est un plat national.
13. L’eau chaude en Islande sent l’œuf dur. C’est liée au fait que l’eau est chauffée par géothermie, l’odeur de souffre s’en dégage. En revanches, l’eau est très pure puisqu’elle vient des glaciers.
14. Les Islandais ont les semaines de travail les plus longues avec 43,5 heures par semaine.
15. Malgré l’absence de fast-food, la population est accro au coca-cola. C’est eux qui détiennent le record de consommation mondiale.
16. Il n’y a pas de nom de famille en Islande. Le nom se compose du prénom du père ou de la mère, auquel on ajoute « dóttir » pour « fille de » ou « son » pour « fils de ».
17. Les Islandais ne peuvent pas nommer leur enfant librement. Ils ont une liste à disposition de 3500 prénoms. S’ils veulent en choisir un autre, ils doivent faire une demande spéciale à un comité.
18. 10% de la population publiera un livre une fois dans sa vie. C’est eux qui détiennent le record de publication par nombre d’habitants.
19. 60% de la population vit dans la capitale. Cette dernière est d’ailleurs la capitale se trouvant la plus au nord du monde.
C’est tout ! Et c’est déjà pas mal. C’est quand même un pays plutôt particulier. Nous faisons un stop à côté de Jökúlsarlón, au Fjallsarlon, un lagon avec le glacier en fond. Cependant, il est complètement gelé. L’été il est apparemment possible de faire un tour en bateau dessus.
Nous reprenons la route jusqu’à Kirkjubæjarklaustur où, à passer 13h, nous essayons de trouver à manger. Nous tombons sur un restaurant fermé et deux hôtels qui ne font pas à manger le midi. Bref, la grosse dépression. Sachant que bien sur nous avons regardé tout le long de la route si nous trouvions quelque chose. C’est la déchéance culinaire. Dans cette petite, toute petite ville, il y a juste une station d’essence où Aurélien prends un burger qui ne me fait pas envie. Je prends quelques trucs à grignoter histoire de ne pas mourir de faim en route.
Nous repassons devant le village de Vik et nous ne résistons pas à la tentation de s’arrêter. Cette fois, nous grimpons à la hauteur de l’église, chose que nous n’avions pas fait jusqu’à maintenant. Son positionnement est idéal, car elle surplombe la ville. La vue est vraiment jolie avec les maisons en contrebas et l’océan à l’horizon. Le vent est aussi fort et glacial que deux jours plus tôt, raison pour laquelle nous ne traînons pas. Je reprends la route à partir de là.
Nous faisons un stop un peu plus loin au Dyrhólaey. C’est une péninsule de 120 mètres de haut qui est aussi le point le plus au sud du pays. Elle est caractérisée par son arche volcanique de laquelle elle a tiré son nom qui signifie : l’île haute avec le passage (trou) de porte. L’endroit est une réserve naturelle et c’est un paradis pour les oiseaux, notamment les macareux (ou puffins). Pour cette raison, l’endroit est fermé de mai à juin. C’est également là qu’a été tourné une scène de \240Game of thrones (petit clin d’œil à ma sœur).
Nous sommes accueillis par un violent vent. Nous cachons un maximum notre peau, et nous nous équipons correctement. La vue vaut vraiment la peine, c’est sublime. Malheureusment, nous ne traînons pas plus au vu des conditions météos.
Ensuite, nous reprenons la route. J’avoue qu’il y a eu des moments où conduire était vraiment éprouvant. Aujourd’hui, nous sommes particulièrement en forme, et nous profitons de cette énergie pour avaler un maximum de kilomètre afin de pouvoir profiter de la journée de demain.
A 19h00, après avoir roulé 500 kilomètres, nous retrouvons la civilisation. J’avoue que le retour est un peu brutal. Adieu la campagne et les kilomètres sans voir personne hormis des poney. Nous avons regardé et réservé un hôtel en route, proche de Reykjavik. Je ne pensais pas qu’il serait aussi proche de la ville. Sans compter que c’est plutot un échec, l’hôtel est horrible. Bien loin des photos que nous avions vus sur Booking. L’endroit laissait à penser qu’il était situé dans la campagne avec un cadre calme. C’est plutôt faux. L’endroit est glauque et vieux. Dans la chambre, nous avons l’impression que la fenêtre est ouverte, car la circulation s’entend à merveille et un courant d’air froid passe tranquillement. Bref, je ne suis pas particulièrement chiante en temps normal, mais là j’avoue que c’est pourri. C’est sans compter le couloir où règne une brocante entière ! Du renard artique empaillé au porte rouleau de PQ en bois, au fauteuil en forme de main ou encore aux deux fauteuils rouges en velours, le décor est planté.
Ce soir, nous enchaînons sur une nourriture tout à fait malsaine avec le KFC juste à côté. Pas idéal, et en même temps c’est l’occasion de manger pour pas trop cher. Nous reprenons la voiture vers 21h00 et commençons par la laver. Björn en avait bien besoin ! Après cela, nous nous éloignons des lumières des villes et perchés sur une petite colline nous scrutons le ciel. Sans notre faible expérience de la veille, nous n’aurions probablement pas remarqué le début d’aurore juste au-dessus de nos têtes. J’avoue que c’est difficile au début, et très souvent, c’est le téléphone qui aide à capter le spectre de lumière qui danse dans le ciel. Quoiqu’il en soit, elle se précise peu à peu et devient suffisamment intense pour que nous voyons le vert à l’œil nu. Sa durée est très courte. Nous en observons encore quelques unes, toutes plutôt pâlichonnes, avant de rentrer. Cela renforce le fait que nous avons eu de la chance la veille.
Nous buvons une bière au bar se trouvant dans l’hôtel qui est tout aussi glauque que le reste, puis nous rentrons nous coucher avant minuit.
Nous profitons de dormir un peu plus longtemps ce matin. Nous avons suffisamment roulé hier pour être tranquille aujourd’hui. Il est 9h00 lorsque le réveil sonne. Nous rangeons nos affaires et nous nous empressons de quitter cet endroit glauque. Le ciel est dégagé encore aujourd’hui et le thermomètre indique -8°, ça pique !
Nous décidons de parquer la voiture directement dans la ville de Reykjavik. J’appréhende la circulation et je me rends vite compte qu’il n’y a aucune raison. Nous trouvons une place à côté du centre, dans un parking souterrain, sans aucune encombre. Où est le piège ?
Nous commençons à marcher sur la Marina. Au loin, nous apercevons les montagnes enneigés. La ville semble calme, comme endormie. Nous passons devant une sculpture connue représentant un bateau viking, puis nous repartons du côté du centre. Notre chemin nous conduit du côté de l’église de Reykjavik qui est connue pour son architecture toute particulière. Non loin, nous craquons sur une boulangerie qui nous fait de l’œil. Nous prenons un pain à l’emporter. Malgré le soleil, les températures sont toujours en négatives, et il est difficile de profiter pleinement de la marche.
Je n’ai absolument pas l’impression de me balader dans une ville de 130’000 habitants, et encore moins dans une capitale. A part quelques immeubles qui font exceptions, les autres bâtiments restent de petite taille autour des deux à trois étages en moyenne. Il y a beaucoup de maisons colorés et de street art, ce qui change des villages mornes que nous avons vus dans le sud du pays. Des chats se baladent et passent de maison en maison. Sur la rue qui prolonge l’église, et dont je tairais le nom au vu de sa complexité, nous retrouvons la route arc-en-ciel. Comme son nom l’indique, les bandes colorées illuminent le goudron. Cela nous donne l’occasion de faire quelques photos sympas. Peu après, nous nous arrêtons dans un café qui a le même principe que le Starbucks. Le café est la boisson nationale des islandais.
Après s’être réchauffés, nous flânons encore dans les rues jusqu’à trouver un restaurant pour manger. Nous nous stoppons au « Saeta Svinid », un bar-restaurant. Je commande le poisson du jour, Aurélien un carpaccio. C’est un pur délice. L’endroit est rempli et il y a une bonne ambiance avec la musique.
Après mangé, nous nous rendons au musée du phallus, le seul musée de ce genre au monde. C’est assez improbable qu’il se trouve ici. L’histoire est parti d’un mec qui a reçu un penis de baleine, puis à récupéré des pénis appartenant à d’autres espèces animales, et a fini par ouvrir un musée. L’endroit est un concept en soit.
Après cette visite insolite, nous repartons voir le HardRock Café de la ville et décidons de rentrer gentiment à 15h45. Nous sommes surpris de constater que le parking coûte seulement 5.- alors que nous y sommes depuis six heures.
Je dois avouer que j’ai vraiment aimé la visite express de cet endroit. C’est une ville à taille humaine, chaleureuse et respirante. Nous avons eu beaucoup de plaisir. Pour la dernière nuit, nous sommes au « 201 Hotel », un hôtel assez standard en dehors de la capitale.
Le plan de la fin de journée, c’est de se rendre au “Blue Lagoon”, connue pour ses termes. Enfin ça, c’était avant que ça soit complet. Hier encore il y avait de la place. J’avais lu qu’il fallait s’y prendre des jours, voir des semaines avant, afin d’être sûr de pouvoir y aller. En voyant les places de libre la veille, Aurélien a dit “t’inquiète, pas problème”. Au final, complet.
Ceci dit, il rattrape le coup et trouve de la place au “Sky lagoon” dans le même style, à dix minutes de l’hôtel. Et c’est parti pour 17h30. Le soleil se couche à l’horizon, nous offrant un superbe tableau. Deuxième boulette, il réserve pour 17h30… pour le lendemain ! Bref, tout se passe bien car la réceptionniste arrange le coup, et nous patientons une petite heure au café avant de pouvoir accéder aux bains à 18h30.
Et clairement ça en vaut la peine, malgré le prix élevé à environ 50.- par personne. L’endroit a une vue direct sur l’océan avec sa “piscine” à débordement. Tout est entouré de grosse pierre volcanique. Sur le dessus, la neige a déposé son duvet. Et une fois le soleil couché, les lanternes éclairent la neige et les pierres. La vapeur produite par la chaleur, s’élève dans le ciel et est poussé par le vent. C’est d’une beauté féerique. Il fait si froid dehors que l’arrière de mes cheveux, ainsi que quelques mèches, se retrouve littéralement gelés suite au contact avec l’eau, puis l’air. Impressionnant. Il y a carrément un bar, caché dans une caverne, et nous pouvons déguster une bonne bière. L’endroit est immense, bien plus grand que la plupart des bains que j’ai testés en Suisse.
Avec l’entrée, nous avons droit à un parcours pour notre peau. Après un bain glacée que je ne prends pas, nous nous rendons dans le sauna pour un moment détente. Ensuite, direction une brume glacée, le tout sur un banc littéralement gelé. L’étape suivante consiste à s’appliquer du “scrub” sur la peau. Pour finir, nous passons dans un hammam et nous nous douchons avant de revenir dans l’eau. C’est agréable.
Le temps passe, nous ne pensions pas rester aussi longtemps. Autour de nous, l’endroit s’est vidé. Nous observons une aurore boréale, au-dessus de l’océan, plutôt pâlotte. Il me semble que l’indice est plutôt faible pour ce soir. Ce qui est sûr, c’est que le ciel est entièrement dégagé, et que la lune éclaire plutôt bien. En dehors de ça, il y a que des lumières indirectes du côté des bains.
Finalement, nous décidons de partir en espérant aller croquer une morce. C’est à ce moment-là qu’une aurore se dessine et prend de l’ampleur juste au-dessus de nous. Comme deux jours plus tôt, elle fait un arc de cercle au-dessus des bains, comme un arc-en-ciel. Le vert s’intensifie peu à peu. Elle est magnifique. Elle danse et change de forme rapidement. J’aperçois une nana travaillant dans les bains qui prends une photo. Elle me dit qu’elle est en Islande depuis longtemps, et qu’elle n’a jamais vu ça, que nous avons beaucoup de chance.
Il est vrai qu’elle est dingue. Je suis au comble de l’excitation quand j’aperçois des lueurs violettes ! C’est le résultat de la collision des particules solaires avec les molécules d’hélium et d’hydrogène. Nous avons vraiment de la chance ! Les couleurs mauves disparaissent très rapidement. Nous avons juste eu le temps de les prendre en photo. Honnêtement, sans ça, je ne suis pas sûre que j’y croirais vraiment en écrivant ses lignes.
Nous regardons l’aurore jusqu’à ce qu’elle s’estompe, et disparaisse presque. Il est 22h30 quand nous quittons l’eau. En sortant prendre la voiture, les aurores sont toujours présentes dans le ciel. Sachant que nous sommes sur un parking éclairée, à côté d’une grande ville, c’est une belle performance. Je suis heureuse et me sens vraiment chanceuse d’avoir pu assister à cette valse dansante. D’autant plus que si nous sommes restés aussi longemps dans ces bains, c’est grâce à une série de boulette/imprévu. Le plan initial ne nous aurait pas fait être à cet endroit et à ce moment-là.
Bref, il est trop tard pour espérer manger quoique ce soit dans un restaurant. Aurélien prends un pizza chez Domino. Pour ma part, je m’abstiens et nous rentrons nous coucher assez tardivement après la discussion de l’organisation du lendemain.
Le réveil est un peu violent ce matin, car il sonne à 6h45. Nous partons prendre le petit-déjeuner et partons avec Björn pour la dernière fois en direction de l’aéroport de Keflavík, qui se trouve à 35 minutes de route. Nous faisons le plein au passage. Le trajet se fait sans accroche et nous rendons la voiture en étant satisfait des prestations que nous avons eu avec Atak. Nous discutons un peu avec le mec qui nous dit qu’il y a une tempête de neige demain, et qu’en plus ça tombe sur un de ces jours de congé. Il explique que fevrier est un mois difficile pour les conditions météos, que ça arrive régulièrement, au moins cinq fois par mois, qu’il ferme l’aéroport. Il nous recommande vivement de revenir en été, que c’est complètement différent. Il nous confirme que nous avons bien fait de faire le sud, car par exemple pour l’ouest, il le déconseille vivement en cette période, alors que c’est une partie magnifique du pays. Nous discutons ensuite des aurores boréales, et il est plutôt surpris en voyant les photos que nous avons faites. L’heure des salutations est arrivée, car le bus nous attend pour nous déposer à l’aéroport.
Nous enregistrons notre sac à dos et buvons un jus chez « Joe & the juice » avant de passer la sécurité.
L’avion est prévu pour 11h25, et partira avec un retard de trente minutes, car les ailes doivent être dégelées. J’en profite pour faire le bilan de notre voyage, et constate que nous avons parcouru 1300 kilomètres. Et encore, je n’ai pas calculé les petits trajets. Sachant qu’au moins le 80% de ces kilomètre, se sont effectués en quatre jours. Je suis vraiment contente de ce que nous avons fait, malgré que ce n’était pas évident au début.
Nous atterrissons à Bristol sans accroche. Nous devons passer le contrôle des passeports, récupéré notre sac à dos, et le faire enregistrer à nouveau. Avec easyjet, il n’y a pas de suivi direct. Heureusement, nous avons trois heures avant le décollage du prochain avion. Étant donné que nous n’avons pas encore mangé, nous profitons pour croquer une morce et déguster un Starbucks. L’avion suivant est prévu à 17h40, sans retard ni soucis, pour aller à Genève.
Nous atterrissons à 20h40 sur les terres helvétiques et cela annonce définitivement la fin des vacances… jusqu’à la prochaine fois
Conclusion : L’Islande est un pays à part entière, à faire une fois dans sa vie. Et je dirais même deux fois, car finalement deux mondes se partagent entre l’hiver et l’été, la nuit et le jour, le froid et le moins froid. Dans tous les cas, ce n’est pas un voyage que je recommanderais à tout le monde. Sans voiture, impossible de profiter pleinement de ce qu’a à offrir ce pays. Nous avons vite constaté que rouler en hiver peut s’avérer vraiment dangereux et fastidieux. Aurélien étant né sur la neige, et moi me débrouillant pas trop mal, nous étions deux personnes à pouvoir s’alterner la conduite, ce qui est un confort non mesurable. La clé pour moi, d’autant plus l’hiver, et d’avoir un planning souple afin d’être paré à toutes les éventualités et s’adapter au changement de dame nature. L’été, il semblerait que se pose un autre problème lié au tourisme de masse. L’Islande accueille chaque année quasiment trois fois sa population, hors situation Covid. J’ai lu des articles disant que juillet et août, les hôtels/guesthouses et compagnie, étaient parfois complets des semaines voir des mois avant.
Pour finir, c’est un pays qui demande beaucoup de patience pour parfois ne pas voir beaucoup. Cela est valable pour les aurores boréales, mais aussi pour la route. Si l’on regarde le nombre de kilomètre effectués en proportion du nombre d’endroit où nous nous sommes arrêtés, cela montre un fort déséquilibre. Il faut donc aimer la route et savoir reprendre des forces avec de petites chose.
Je rajouterais également que l’aspect financier peut être un frein. En effet, l’Islande fait parti de ces pays qui ont un coût de la vie similaire à la Suisse. Le fait de voyager à deux permet de diviser des frais importants comme la voiture ou les nuits d’hôtel. Nous en avons eu pour 1500.- par personne tout compris pour sept jours et six nuits (vol, hôtels, nourritures, activités). Au final, ce n’est pas forcément plus cher que de passer une semaine au ski en Suisse.