La nuit fut calme et réparatrice, même si Rose-May a lutté tout la nuit avec son duvet qui n’a cessé de lui rappeler la dure loi de la gravité. Noter la position de sa tête par rapport au haut du matelas 😁
Réveil en fanfare à 5.30 par un patou qui vient aboyer à quelques mètres du tarp pendant plusieurs minutes. Surtout, ne pas paniquer car emmitouflés dans nos duvets, on ne peut pas faire grand chose contre la grosse bête… Mais le chien n’est pas si agressif au final, et après avoir réveillé tous les campeurs, il s’en va tranquillement comme il est venu. Merci pour le réveil.
Nous prenons notre temps ce matin, après la bonne bambée dhier. En plus, aujourd’hui est censé être une étape tranquille, alors cela devrait aller. \240Enfin ça, c’est ce qu’on pensait…
Après avoir fait connaissance avec les chèvres, acheté une tomme à la bergerie du coin, et papoté avec la bergère sur l’extension du territoire des loups (une meute de cinq vit à proximité) nous reprenons notre route..
Il fait toujours aussi chaud mais heureusement, il y a de l’eau partout. Hormis une ampoule à un orteil, et un teeshirt trop chaud, tout baigne et nous nous laissons transporter par les paysages grandioses qui nous entourent.
En ligne de mire, un des sommets typiques des Bauges (circonvolution qui m’évite de dire le nom du sommet que j’oublie de toute manière).
Le pas de l’ours. Mais sans l’ours. Juste l’odeur.
Nous traversons une zone de hautes falaises absolument majestueuses sous un soleil de plomb. .
Du muguet en fleurs, en cette saison, à cette altitude !
Petit chalet forestier mis à disposition pour les randonneurs : merci l’ONF !
L’intérieur donne envie mais il est trop tôt pour manger. On continue notre route…
Des fleurs partout… Heureusement, Rose-May s’est chargé de son super bouquin… qu’elle n’a jamais ouvert :-)
Nous continuons jusqu’au col d’Orgeval (je l’ai retenu celui-ci car c’est marqué sur le panneau). La montée, sans être difficile, nous rappelle notre effort d’hier. Enfin, s’est plein d’enthousiasme que nous arrivons au col et que nous découvrons le paysage.
Ohhh, les belles gentianes…
L’Arcalod, et ses impressionnantes dalles de rochers nous domine de ses 2227m. Notre passé de grimpeurs et d’alpinistes téméraire ne nous fait pas hésiter longtemps pour nous lancer à l’assaut de ce géant impressionnant ! C’est plein d’allant et de courage que nous nous élançons, tels des fantassins sur les créneaux de chateaux forts, à l’assaut de ce monstre de calcaire et… et…
Euh, en fait pas du tout… nous sommes partis pour en faire l’ascension qui était censée rester de la randonnée. Technique, certes, mais de la randonnée.
Vous connaissez la différence entre la théorie et la pratique ?
Le paysage n’en est pas moins impressionnant.
En réalité, nous nous trouvons vite confrontés à de véritables passages d’escalade en 3, dans des cheminées, dalles et boîte aux lettres diverses. On évite de regarder le vide qui est parfois… bien présent. La montée est rendue difficile par le poids de nos sacs, la chaleur, les incertitudes de l’itinéraire ; nous sommes très prudents pour éviter tout dérapage malheureux.
Toujours volontaire, ma guide perso.
Un chemin ? Quel chemin ?!…
Après les derniers mètres sur l’arête sommitale, nous arrivons soulagés au sommet à 2227m (c’est marqué sur le panneau). La vue est magnifique sur le Mont Blanc, la Vanoise, et au moins, nous avons un peu d’air frais ici.
Ben oui, je suis content.
Quelques nuages, mais rien de méchant.
Petit pique nique rapido car le saucisson fromage ne passe pas trop pour Rose-May. Nous décidons de redescendre et de profiter du pique-nique une fois que le noyau dur de la descente sera passé. Bien nous en a pris : il y a du traffic et des gens montent et descendent sans arrêt avec un risque de chute de pierres très élevé. Tant bien que mal (plutôt bien d’ailleurs), nous retrouvons le plancher des vaches où nous faisons notre petit pique nique au soleil.
On l’a fait ! Un de plus !
Bon… c’est pas le tout, mais nous avons encore 1000m de D- à nous enfiler… la descente se fera successivement dans les alpages, la forêt, les prés…
Fontaine salvatrice dans le dernier village avant Jarsy. C’est qu’il reste encore 5km…
À la sortie du village, nous croiserons un troupeau de vaches, accompagné d’un taureau énorme, aux attributs qui laisseraient pantois n’importe quel baigneur vendéen au sortir de l’eau…
Petit village typique du massif.
Sentier bucolique dans la forêt. La fatigue se fait sentir (enfin, pas pour moi ;-)
Après quelques kilomètres sous un soleil de plomb, nous rejoignons Jarsy où nous ferons cadeaux de nos dernières victuailles à un randonneur solitaire en panne de repas. Petite contribution à la magie du sentier.